19 novembre 2022

Virez-le de son poste !


Un journaliste, sur le plateau de C dans l'air, avance l'équivalence entre l'inculte Hanouna, rigolard tout juste compétent pour ânonner ses insultes, et feu Polac, littéraire, subtil, réfractaire... Aucune réaction parmi les autres invités, comme si ce grotesque parallèle allait de soi.

La forme des débats, dans Droit de réponse, pouvait certes atteindre la tonitruance et parfois l'outrance - notons que le cendrier jeté vers la tête d'un invité l'avait été par un invité et non par l'animateur - mais gardait une assise intellectuelle que Polac savait entretenir. Chez l'autre, et son poste vide jusqu'à l'effondrement sur lui-même, rien que de l'invective de caniveau coulant de celui qui doit tenir les échanges.

Sur le tempérament de chacun : là où Polac a eu le brio d'envoyer paître Bouygues et sa "télé de m...", le si conformiste Hanouna lèche consciencieusement la raie financière de Bolloré. Il entretient ainsi, jusqu'à l'écœurement, un poste à ne surtout pas approcher et à encore moins toucher, sous peine de se tacher d'incommodantes éclaboussures.

Il y a quelques années, d'aucuns voyaient dans les vers du bourge mal rappé Booba les dignes successeurs de l'incandescence célinienne ou des fulgurances d'Artaud. Rien que ça !  Pas étonnant qu'aujourd'hui le primaire Hanouna soit considéré comme de la même veine que l'érudit Polac. Le tout-se-vaut devient la norme.

"Adieu les cons !"