23 décembre 2017

Texte aux projections enivrées

Lorsque le texte aux signes magnétiquement symbiotiques pourra se feuilleter, il effeuillera les âmes déliées. Les correspondances aux saveurs mâchées pâliront à côté des volcaniques immatérialités tapotées. Le cordon textuel maintient en braises les ivresses saisies et nourrit les sensitives submersions. Tel un écran aux trois-cent soixante degrés couplés aux accents multidimensionnels, l’horizon se laisse effleurer : lui, en général si distant, le voilà qui s’érige pour une fresque intérieure esquissée à l’unisson.

La mélodie de gestes sur toile de fond essaime ses inédites fragrances. Indexer les élans mirifiques régénère la foi en la substance essentielle : jamais un souffle de trop, quitte à s’enhardir ; aucune rétention de sens pour toujours fluidifier les paroxysmes débridés. Aux lèvres de l’aube subsistent les germes d’un ancrage éclairé : aspirer la vie par l’écho dingue d’un bien à se faire sans seringue.


Attisons les connexions pour un réseau effréné qui dilate ad vitam le pantagruélique enclin. Enfin, qu’exulte le songe exalté.

15 octobre 2017

Rives osmotiques

D’une rive l’autre, l’oscillation vitale emplit les fibres en battements irisés… Culminer toujours, mais à rebours des frénésies du siècle, de ce modernisme tapageur qui englue ses meutes de petits porteurs. L’arracheur de temps se suffit d’un rien authentique, d’une attention engageante, de la vie en floraisons suggérées.
Pourquoi pas l’allégorie des inspirations : Musine serait comme la source des beautés du monde à portée. Sans tapage, loin des ravageurs du Vingt-et-unième, l’onde pastellée effleure sa pérennité sans certitude criarde… Patience en pétales féériques gravite par l’écho moelleux et revient ribambelle de velours.
L’âge de lierre enlace puis enserre les rejetons du Big Plan comptable aux codes obstruant. Une respiration suffit à faire craquer les marges enflées de leurs vulgaires obsessions. Coup de paume dans l’étouffoir. Jeu de férule qui obnubile dans les conciliabules.

La mousse turgide, face aux courants enjôleurs, enveloppe son terreau et fait luire sa rosée. Pousses en vers et contrant surtout les serfs du temps éperdu. Aux  premières notes de The Run s’évanouit le semblant de blues bleuté. Une parcelle de la Tête d’Or, un coin de banc vert défraîchi, quelques songes musiniens comme présence ascendante et le jaillissement textuel sera. Une si soyeuse aile trace son firmament. Ainsi soit l’île onirique.

03 septembre 2017

Crocs lascifs, aiguisé zigzag

Si la découverte de la philosophie politique de John Rawls et des fascinantes matière et énergie noires de l'univers irrigue mon séjour dans le cocon vert de la roseraie du parc Tête d'Or, c'est d'abord l'imprégnation de rencontres cardinales qui conforte une forme lucide de plénitude.



Lorsque le choix n'est surtout pas à faire, que le cumul cultivé élève les sens, humanise l'esprit à la façon d'un escalier gravi vers un parc insoupçonné,  les doigts tout en effleurements osmotiques, il faut juste prendre conscience de l'incroyable vigueur de l'émotion et s'en remettre aux vagues euphorisantes.




Un jazz existentiel qui butine ses notes pastelles pour en extraire la densité partagée : l'évidence comme règle instinctive accroît les feux joyeux d'un élan indomptable. 

Comment attiser mon insatiable liberté, lévitation attentive ? Mon univers sait engranger : zones identifiées avec nos enivrements, pour les chérir sans rougir, colportant au cœur de soi le suc enflammé. Incandescence.




Douce foultitude des ressentis, flots impénétrables du seuil à surpasser, iris troublé, brûlure légère qui s'atténue par un simple geste sur ce velours épidermique  : rayonnons sans attendre les crevasses et la fosse. Effervescence.



Ainsi soient les songes vagabonds qui s'effeuillent au gré du sens, initiatiques envolées pour ne rien abandonner de sa salutaire gravité et tournoyer à la crête du fonds vital. Appétence.

(Photos de Loïc Decrauze, août 2017)

12 août 2017

Oradour, baroud d'horreur

Envisager quelques tirs, quelques cris, beaucoup de résignation ou de confiance faiblarde dans la justification clamée par les crieurs du village pour se réunir sur le champ de foire. Le S.S. sait y faire : osciller entre fermeté intraitable et paroles rassurantes avant d’exhiber son rictus barbare. Autour de cet espace d’incertitude, d’angoisse, de redoutables interrogations, se dressent aujourd’hui d’irrégulières arêtes pierreuses, des pans interrompus, des semblants de bâtisses. Là, au centre, gagnait la terreur collective.

Hommes conduits et concentrés dans six lieux choisis. Ancrés dans ces granges éventrées les tirs en rafales pour faire tomber, les balles individuelles pour achever : là, six qui s’échappent pour des dizaines qui succombent. Pas de toit, plus jamais, deux ouvertures sans fenêtre, cette noirceur sur la tranche des murs aux lignes hachées. Le S.S., avec la maniaquerie qui le raidissait, balayait soigneusement l’endroit où devait se dresser la mitrailleuse lourde, juste face à l’entrée. Méticulosité assassine.

L’église se dresse encore avec sa béance au sommet. Devant elle, toujours ces restes minéraux au sang noir pétrifié. A l’intérieur, l’agonie des femmes et des enfants : asphyxiés, balles reçues, brûlés vifs… une seule mère parviendra à sortir de cet enfer. Silence lourd, ombres signifiantes, rappel de chaque seconde du martyr.

Incendiés, détruits, les logis, les commerces, les écoles, les bâtiments publics. Çà et là des objets familiers : la carcasse d’un véhicule, une machine à coudre rouillée, un lit broyé… Les artères se suivent et témoignent de l’acharnement à tout faire disparaître.

Ici trône une maisonnée, son squelette plutôt, avec l’épineux au faîte tranché comme pour ne pas trop surplomber la demeure sans toit, sans portes ni fenêtres. Le gris des murs pour tout confort avec quelques liserés de briques.

Là, une plongée dans la ruine criminelle, celle ébène par le déchaînement des bourreaux : formes torturées, ouvertures inutiles sur le vide qui s’impose. Le cœur se serre.

Passer outre ces angles sombres et s’arrêter devant le triptyque pierreux, régression bâtimentaire forcée pour ne plus jamais s’épanouir comme foyer : ruines épurées enfantées par le fléau nazi.

Monceaux de restes dressés vaille que vaille vers un ciel incertain. Difficile d’imaginer l’intégrité vivante d’avant Das Reich de l’endroit. Coups si profonds dans chaque construction, à la façon des Gueules cassées de la Première Guerre, qu’ils ravivent les plaies des survivants. Bouleversement du visiteur.

Ce pourrait être un tableau bucolique, avec ses feuillus, ses vieilles pierres et son azur bleu-blanc : morbide immobilité. Le crime des crimes vise à tout éradiquer : les êtres, le cadavre de ces êtres, leurs biens…

Ombre dans le cabinet de la dentiste. Plus rien de ce qui pourrait humaniser, la luminosité solaire elle-même glace. Au fond, un objet rouillé, informe, rend encore plus impossible toute reprise de vie.

Le supplice jusqu’au tréfonds du lieu, dans sa manière de se tendre vers nous, de former cet ensemble tourmenté. Pire que le néant : ce réel.

Pas des vestiges antiques, mais la première moitié d’un vingtième siècle aux cataclysmes orchestrés.

Pas de point de fuite, juste une enfilade d’existences saccagées. La balance oubliée par les pilleurs meurtriers, les outils bien rangés, le volet de travers : chaque chose délivre la dose d’émotion au visiteur du vingt-et-unième qui passe.

Regarder à travers ces barreaux : une façon de se croire à l’abri, de mettre en quarantaine le saccage sanglant accompli ou un leurre, la factice séparation d’un décor reproductible à l’infini des haines humaines ?

Une entrée sans issue, un escalier vers nulle part, des ouvertures privées de leur fenêtre : la litanie visuelle d’un village amputé jusqu’à ce que mort s’ensuive et qu’une poussée végétale esthétise les décombres. Plus de sept décennies ont passé depuis ce brasier communal, et pourtant…

L’anti-obélisque, ce pic, au côté charcuté, se dresse au centre de l’innommable : oppressante présence encadrée, au premier plan, par deux blocs qui dégorgent encore tant d’affronts endurés.

Le ballet tourmenté des courbes et des lignes, hantise des recoins alors inachevés, force à se statufier le temps d’une pleine conscience de la désarticulation qui s’élance ici : hurlements d’une architecture apocalyptique.

A la fin de cette éprouvante déambulation, cet oiseau fixe mon objectif depuis un semi mur, après avoir fait trempette dans une flaque proche : bras d’honneur au baroud d’horreur nazi, pensée émue à toutes ses victimes.

Parcours photographique réalisé le 8 août 2017 et acrostweet sur le village martyr dans le Répertoire.

02 juillet 2017

De la part d'un petit "rien"

Rika Zaraï - "Sans chemise, sans pantalon"
J’avais la plume affûtée pour moucher les insoumis à la chemise incertaine et la haute volée de leurs débuts parlementaires : savoir si le tee-shirt de François Ruffin devait être assumé par le groupe rebelle du torve Mélenchon. Voilà le premier débat interne des vitupérateurs d’extrême gauche. Je m’apprêtais à ironiser sur ces zigotos du braillement bien plus proches du Sans chemise, sans pantalon de la joyeuse Rika Zaraï que des sans-culottes révolutionnaires. L’ironie s’intensifiait avec le sacré compromis trouvé : venir tous sans cravate, mais avec chemise. Ruffin a raison : un parlementaire sous la bannière mélenchoniste ne mérite pas plus qu’un Smic vu le niveau des préoccupations. Tout juste un surplus de postillons pour les bruyantes vocalises à venir.

Macron et son "Rien"
Et puis, patatras ! Macron déraille avec sa métaphore ferroviaire : première vraie gourde verbale du quinquennat, sans doute à la hauteur des « sans-dents » de Hollande et du « casse-toi pov’ con ! » de Sarkozy. En qualifiant ceux qui ne réussissent pas, selon d’obscurs critères politico-vaseux, de « gens qui ne sont rien », le Jupiter vient de sortir de son orbite. Aurait-il trop visionné la dernière pub de Volkswagen sur le « Rien » ? Est-il pris d’une angoisse sartrienne sur le néant ? A-t-il eu des remontées du gentil navet avec Terence Hill qui lançait son « Je m’appelle Personne » et à qui on pourrait aujourd’hui répondre : « Et moi, je suis Rien ! » ?


Cela va, sans conteste, polluer son discours au Congrès et ses premières réformes, dont celle du Code du travail destinée, selon le prisme nouveau, à tenter de faire devenir quelque chose ceux qui se contenteraient de leur pas-grand-chose existentiel. La formule se décline déjà à toutes les sauces sur les réseaux ultra-réactifs. La condescendance mal placée a toujours exaspéré le peuple à la grogne sensible. Alors, Monsieur le Président, attention aux faux pas dans le Rien qui ne vous fassent embrasser trop vite le Néant politique.

30 avril 2017

DLFN : Déchaîner La Fange Nationale

Le moment des confusions coupables se confirme. La Bassine a parfaitement réussi la dédiabolisation de son mouvement au point que le désormais principal représentant de la gauche renvoie dos à dos « l’extrême droite » et « l’extrême finance ». Qui ne dit mot consent dit le truisme populaire. Un responsable politique qui n’appelle pas à prendre le bon bulletin se rend complice de l’accession au pouvoir du FN.
Affiche électorale du NSDAP - 1932
Souvenons-nous. Début XXème siècle, Allemagne : le KPD (parti communiste) adopte la stratégie agressive du classe contre classe refusant l’alliance avec le SPD (socialisme réformiste) stigmatisé comme « parti bourgeois » et même « avant-garde du fascisme ». Aux élections législatives de 1932 le NSDAP (parti national-socialiste des travailleurs allemands) devient le premier parti du Reichstag avec 33% des voix. Dans un premier temps, chacun des perdants va s’accommoder du chancelier Hitler et même y déceler un avantage tactique : pour le KPD cela ouvre la possibilité du chaos révolutionnaire avec sa purge salutaire ; pour une partie du SPD cela facilite l’éradication du communisme. Résultat : les responsables des deux formations seront soit internés à Dachau dès mars 1933, soit exécutés.
Toute proportion gardée et contexte historique considéré, le slogan de quelques milliers de jeunes ayant défilé la semaine dernière révèle le vrai danger du tout-se-vaut qui, de fait, pourrait faciliter l’accession au pouvoir présidentiel de l’extrême droite : « Ni patrie, ni patron – ni Le Pen ni Macron ».
Après l’UMPS, trouvaille de la Bassine pour mieux fustiger le système qui lui a pourtant permis de prospérer, voici l’époque du DLFN (fusion de Debout La France et du Front National) dans le champ politique. Le souverainiste Dupont-Aignan épouse sans hésitation le nationalisme à la sauce xénophobe. L’attraction du pouvoir est telle qu’elle engendre ce minable Montoire intérieur. Le « Dupont La Haine » comme le surnomment désormais certains de ses administrés à Yerres, se présente encore dans une filiation idéologique avec de Gaulle : escroquerie idéologique honteuse du renégat. Il a seriné pendant toute sa campagne son attachement cardinal à l’exemplarité politique, à la probité de ceux qui requièrent les suffrages et le voilà jouissif dans la Bassine qui a très probablement détourné de l’argent public national et européen. Dupont-Aignan et Le Pen : laissez la mémoire du général de Gaulle tranquille, petits histrions pôvritiques que vous êtes !
Nous assistons à la systématique satisfaction des simplismes de ceux qui souffrent socialement et ne peuvent admettre leur propre responsabilité dans une remise en cause de leurs choix, de leur trajectoire. Le bouc émissaire lynché pour ne pas avoir à jauger ses échecs, ses manquements, ses incapacités : voilà que triomphe la société du report de la faute sur l’autre et le système, sur le banquier et la finance, sur le politique et le patron, sur le migrant et l’immigré… On se prépare de fameuses années vingt avec le goût rance ressuscité de celles du vingtième siècle.
C dans l'air du 27 avril 2017
L’électeur peut même aujourd’hui confier la vacuité de son ressenti sur un grand média ramasse-tout qui s’adonne au micro-caniveau. Tiens, par exemple, chez un électeur de Dupont-Aignan tenté par la Bassine et qui justifie son choix par la mise en parallèle d’enfin pouvoir empêcher vigoureusement l’immigration à l’échelle nationale et le choix salué d’une municipalité qui préfère pour l’instant  payer des amendes plutôt que de laisser se construire des HLM. L’amalgame faisandé ne fait l’objet d’aucune analyse critique par le média diffuseur : en boutant les immigrés hors de l’hexagone on se dispenserait de tout HLM mal peuplé pour les si propres et si vertueux nationaux. Même plus du simplisme là, plutôt de la débilité profonde, infâme, puante…

La massification électorale en cours autour de recettes prétendument libératrices pourrait bientôt faire s’effondrer le complexe système qui a maintenu, vaille que vaille, un semblant d’unité nationale.

Après l'édifiant débat-écharpage du 3 mai, j'ajoute les tweets inspirés par l'indigne Bassine :





27 avril 2017

La panse indécise

Le personnel politique, quoi qu'en pensent de grincheux esprits, ne se résume pas à une troupe indifférenciée. Le révélateur de la Bassine le confirme.
Côté minable, le mauvais perdant Mélenchon qui passe, d'un coup d'un seul, de l'éloquence insoumise au silence suspect. Comme dit la chanson "ça se sent..." qu'il veut le chaos ! Cette façon de renvoyer dos à dos Macron et Le Pen le déshonore et confirme l'égocentrisme d'une démarche bien plus rhétorique que politique.
En 2002 il appelait à se boucher le nez pour voter Chirac et battre l'extrémiste Jean-Marie ; quinze ans plus tard, le troisième âge entamé l'aidant, il cadenasse bouche et oreilles pour ne pas avoir à révéler son choix et à conseiller ceux qui l'ont soutenu. De l'opportunisme médiocre du Ponce Mélenchon Pilate.
Allez... que viennent les jours miteux de celui qui n'a même pas l'abnégation de l'intérêt vital premier du pays.

15 avril 2017

Évitons ce con tour pestilentiel

Si le garde-fou du vote blanc annulatoire avait été adopté, moi, et sans doute une majorité du pays, ne redouterions pas un second tour Mélenchon-Le Pen.
Le virtuose apostropheur fait croire qu’il gérerait mieux le pouvoir que celui qu’il encensait avant-hier, le Grec Tsipras, revenu piteux aux réalités. En réalité, sa simple élection dissuaderait les prêteurs et plongerait le pays dans les abysses chaotiques du défaut de paiement. La mauvaise tête coléreuse flanquerait ainsi une terminale gueule de bois au pays : après le Grand Soir insoumis, le petit matin décalqué.
Et l’autre, l’antipathique Bassine aux recettes simplistes pour apprentie-bourbier, son élection déclencherait illico une guerre civile et la mise au ban des nations. Une France fracturée, écartelée, démembrée agoniserait dans une haine déchaînée sur les ruines d’une Union européenne livrée aux charognards nationalistes.
Voilà peut-être l’inconcevable dilemme qui nous attend avec l’obligation imposée par le jusqu’au boutisme d’une majorité très très relative au premier tour, moins d’un quart des électeurs, de confier les rênes du pays à l’un des deux exaltés. Cataclysme en marche qui fera vite regretter aux électeurs dignes de Ponce Pilate leur bulletin extrême.

Moi j’aurai voté blanc, peut-être comme une majorité de citoyens désespérant que cette voie de la sagesse désabusée ne permette pas l’annulation du scrutin avec obligation de réorganiser une élection dans le trimestre suivant avec de nouveaux candidats. Un recul pour mieux se vautrer ? Trois mois de survie, ça vaut encore le coup…

08 mars 2017

Fillon, doigts dans ses crottes !

Ce n’est plus une casserole qu’il va falloir faire résonner pour accueillir Fillon à sa juste mesure, mais une batterie de cuisine. Après la phobie administrative du non-regretté Thévenoud, le Canard nous fait découvrir l’amnésie déclarative d’un François empreint d’hypocrisie.
Toutes les primaires du monde ne peuvent occulter son abyssale perte de crédibilité. Il est temps pour lui de se faire soigner pour syndrome grave d’arrangement dérangé avec la réalité. Qu’il ait cinq cents, mille ou deux mille parrainages ne changera rien aux affaires foireuses qui remontent à la surface. Il n’a plus rien d’un présidentiable. Il a tout du forcené qui « ne se rendra pas ». Il ne reste plus qu’à espérer la détermination judiciaire pour le déloger de ses certitudes indignes.
Réunir cinquante mille personnes, soit 0,11% du corps électoral français, et prétendre qu’il s’agit de la vraie France, « La France des paysans, la France des cathédrales, des châteaux et des sans[-]culottes » – avec l’oubli révélateur du trait d’union sur son site officiel – c’est juste de l’escroquerie intellectuelle emballée dans trois couches de lyrisme rance. Pour détourner, une fois de plus, sa désormais anti-fondatrice formule : imagine-t-on le général de Gaulle se relégitimer avec le défilé de cinquante mille personnes ? Non ! Il en a eu vingt fois plus en 1968.
Fillon joue son dernier moment politique majeur, alors peu importe les révélations d’une presse évidemment aux ordres (de qui ?) et le déchaînement d’une justice partiale contre sa christique personne…
En 1995, Juppé se tenait droit dans ses bottes pour qu’aboutissent ses réformes ; en 2017, Fillon ne parvient même plus à rester droit dans ses crottes mouvantes. Une obstination qui voudrait se faire passer pour un parangon de la vertu victime du système… un comble pour celui qui en a vécu jusqu’à la lie depuis quarante ans !
Ses flagrants délits de volte-face, de contradictions et de maquillage de la réalité auraient dû sonner la fin de sa candidature… et le voilà qui ose prétendre œuvrer pour le bien du pays alors qu’il ne vise qu’à recharger à bloc son immunité. De parlementaire à président, elle obtiendrait une épaisseur mégatomique pour cinq ans. C’est au contraire le généreux système démocratique qui pourrait faire considérablement pour lui, le futur mis en examen qu’il ne faudra plus arrêter de scruter sous toutes les coutures, même s’il nous prive de le voir jugé comme un citoyen normal devant la justice du pays dont il brigue la première place.

N’ouvrons pas l’ère des François qui n’augure rien de bon : après un quinquennat de François l’éteint qui, selon Fillon, a géré le pays comme « un premier secrétaire du parti socialiste », renvoyons dans son château, et sans culotte, François l’atteint qui voudrait mener la France à la baguette à coups de férule traditionnaliste sur le bout des doigts, excepté les siens. L’examen de conscience du bientôt mis en examen n’a pas eu lieu, contrairement à ce qu’il a prétendu sur la place du Trocadéro : il est temps de le recaler définitivement.