17 juin 2012

Bourdon pour un palais


Devoir civique rempli, une enveloppe vide, comme la contrainte au néant. La médiatisation de quelques méprisables a conforté ce retrait exprimé.

Conscience… de ses intérêts localisés ; respect… d’impératifs personnels ; grandeur… d'appétits électoraux. Rien de nouveau autour des urnes, mais la voracité de Big Média n’en a pas laissé une miette, multipliant ses Unes sur tout ce qu’un traitement raisonné aurait relégué à l’arrière plan d’un fond de cuisine électorale.

L’Europe se disloque et l’on nous a bassinés avec les bastons de populistes qui braillent pour mieux nous assourdir. Les comptes publics n’ont plus rien de merveilleux à raconter, alors on nous a excités à coups de signes exhibés pour la première trame de France hollandaise. Qu’importe ! L’anesthésie du pays a perduré non point pour une opération salvatrice, mais pour laisser croire à une atténuation des maux à venir.

Le tourbillon des boucs émissaires s’accélérera dès que les vraies urgences seront revenues en tête de hiérarchie. Chacun occultera sa part de responsabilité par la virulence contre ceux désignés comme les grands fauteurs du chaos. On peut bien s’ébattre par ces journées printanières, les leurres n’empêcheront rien. Au premier chef, cette tromperie électorale normalement destinée à choisir des représentants de la nation et qui va envoyer au palais Bourbon quelques boutiquiers sans envergure pour les tempêtes annoncées.

Un redressement dispensé de sacrifices ? Qui ose encore croire aux vertus d’un Grand Soir confiscatoire ou d’un Ordre frelaté se mimant tout nouveau sous des cieux encombrés ? Mais l’entre-deux ne mobilise plus faute d’engagement détaché des obsessions de conquête ou de sauvetage d’un mandat. Bêtes pas saines, certains de ces animaux politiques. A trop courir au-devant ou derrière des électeurs infidèles et versatiles, des candidats en ont oublié le poids des exigences. Le temps des autruches revendicatives ne peut plus subsister, à moins de perdre la tête arrachée par la pression alentour.

Voyons si la session extraordinaire programmée saura pondre quelques lois à la hauteur des crises culminantes.