09 octobre 2011

Lions Yeux, Oreilles, Nez...

... pour affûter nos sens et entailler l'actualité.

La ville des sens : base idéale pour fustiger l’essence des vils. Lyon, pour croquer plus en profondeur les agités du cloaque. Tout en perspectives, en dénivelés dentelés, cette capitale de vie éclaire les voies à cheminer et celles à carboniser. Suffisamment vaste pour s’y fondre, assez intime pour s’y reconnaître, je loue son espace et me catapulte sans effort vers le bleu du ciel depuis ses berges enchanteresses.

Je n’ai évidemment pas attendu Stéphane Hessel pour réagir aux travers du monde. Dès 2005, je baptisais mon premier blog, à la technique rudimentaire, Indignation. Lyon, enfonçons sans retenue nos crocs dans la chair des tordus, élaguons les circonvolutions des postures convenues, arrachons la graisse pour dénuder l’os. Lyon, ta crinière rhôno-saônienne influence mes confluences enflammées. Savoir prendre l’élan depuis ton double i, échasses efficaces pour transcender sa vision des soubresauts du temps.

Visiblement, Al Qaida vient de ridiculiser le discours négationniste de l’insane Ahmadinejad et, à travers sa repoussante carcasse, de tous les complotistes qui font leur beurre par la remise en cause des évidences du Onze Septembre. La nébuleuse terroriste réaffirme avec force la paternité du plus gros attentat jamais commis, ravalant le dirigeant iranien à un suppôt des Américains qui ne trouverait rien de mieux que de nier la capacité d’Al Qaida à effectuer un tel coup de force. C’est la plus cinglante réponse qu’on pouvait espérer : un peu comme si Hitler lui-même venait botter le cul de tous les révisionnistes en leur rappelant l’efficacité de sa Solution finale, fours crématoires et chambres à gaz inclus.

Curieuse naïveté des adeptes du complot qui ont cru au silence complaisant des ennemis de l’Occident. Ces démonstrations pseudo scientifiques sonnent comme l’insupportable relégation de leur sanglant coup de maître en minable tromperie sur le déroulé des événements et leurs protagonistes. A force de n’avoir en ligne de mire que le Grand Satan Sam, ils ont négligé l’affront que pouvait constituer leur logorrhée argumentative chez les disciples de feu Oussama.

Ne doutons pas de la ressource régénérative des phares de l’escroquerie intellectuelle. Les anonymes de la toile n’auront aucune difficulté à se carapater sans un mot d’excuse ou de regret en attendant que les meneurs trouvent une nouvelle faille à la version officielle renforcée puisqu’elle est revendiquée par les deux parties ennemies. Les Meyssan and Co vont sans doute révéler une machination anglo-saxonne au cœur de l’organe de propagande al qaidien…

A écouter le yoyo rhétorique des experts économico-financiers, l’humeur s’écartèle sans accroche certaine.

Alors qu’on connaît depuis ses débuts la part dévastatrice du nucléaire, on commence tout juste à découvrir les menaces que nous fait courir l’informatique algorithmée via le grand casino boursier. La recette explosive pour générer un effondrement systémique suivi d’une dépression mondiale : des dettes souveraines hors de contrôle, un panurgisme démultiplié au son de la rumeur et l’amplification des mouvements par des algorithmes déchaînés. Derrière ce trio à l’œuvre, tel un activateur d’anti-économie, des sociétés en lambeaux prêtes à s’étriper pour quelque prétexte exacerbé.

La senteur des affaires d’Etat écœure : un peu comme si l’on nous obligeait à plonger dans un alcool de truffes pourries. Les remontées karachiennes rendent l’opportunisme d’un Balladur encore plus méprisable. Son discours ronronnant et policé cachait donc la salauderie des rétro-commissions… En face, le Chirac a parfaitement su éviter la claque finale par une pirouette cérébrale : le service rendu à la nation méritait bien une Justice sourde et aveugle. On ne traite pas un ancien locataire de l’Élysée comme un vulgaire délinquant anonyme… Les adages, les devises et les principes ne valent que pour les façades et une Constitution de la Cinquième… colonne sûrement. Le président du Conseil constitutionnel d’alors a bien sûr validé les comptes de campagne des deux tripatouilleurs en lice, pour compléter le panorama. La chansonnette institutionnelle du Roland n’a vraiment aucun panache : Dumas envers et contre tout l’intérêt général !

Et dire que les disciples de tout ce petit monde sont en charge de l’État ou prêts à le diriger…