09 novembre 2016

Quand Trump (élu) pète des insanités...

Avec ma publication le 6 novembre j'avais encore l'espoir que le peuple américain ne tenterait pas le diable. Désormais, le monde peut basculer et ma misanthropie se justifier. Finalement, peu de choses à changer dans les paroles que j'avais conçues.


Voilà ce que j'écrivais dans mon "Journal en retrait" le 25 septembre dernier: "Demain, premier débat Clinton-Trump. Si la personnalité d'Hillary n'a rien de bien charismatique, ce qui s'exhale du sinistre Donald et de ses expectorations préfigurent le pire pour l'humanité si le peuple américain se laisse aller à le porter à la tête de l'encore première puissance mondiale.
Qu'il n'en ait rien à foutre du reste du monde, une évidence de comptoir, source première de sa simpliste rhétorique. Un candidat à l'image de la part la plus médiocre et arrogante du pôple. La mondialisation nous rend interdépendants et ce choix sonnerait comme l'amorce d'une perdition du monde encore vivable que l'on connaissait.
La démocratie a permis l'accession au pouvoir d'un Hitler, très vite engagé sur la voie autocratique, elle pourrait laisser les rênes dirigeantes des Etats-Unis à un commerçant nationaliste persuadé de son bon droit... une sorte de populisme wall streeté avec toute la démesure américaine en plus."


Il grouinait dans ses tours, loin de la politique,
Fripouill’ comme il se doit, lourd d’affaires éclectiques,
Magouillant sans arrêt pour engraisser son beurre,
Et toujours s’imposer en magnat paradeur.
Obsédé par son blé, il a su bien se vendre
Et des impôts si peu payés grâce aux méandres,
Des paradis fiscaux, des obscur’s sociétés,
Tout en faisant le show d’une émission télé.

Trump pète
Des insanités
Pour être
L'élu à conchier.

Et le voilà choisi aux bien nommées primaires,
Par un parti groggy, Républicains amers
D’avoir un malfaisant pour toute incarnation
En vue de remporter l’ultim’ compétition.
Ainsi catapulté, l’échevelé galope
Croyant faire oublier son passé interlope.
Rien qu’un opportuniste aux envolées grossières,
Rien qu’une impunité à réduire en poussière.

Trump pète
Des insanités
Pour être
L’élu à conchier.

Pour chaque intervention, la charge est explosive,
Et ces déflagrations, le bougre, il les cultive,
Car plus il vitupère, salaud provocateur,
Plus il sert les instincts bas de ses électeurs.
Du Mexicain violeur au musulman bestial,
Tous ces gens fustigés par son discours fécal
Pourraient bien l’empaler par où il se répand :
Mettre près du rectum sa langue de charlatan.

Trump pète
Des insanités
Pour être
L’élu à conchier.

La gente féminine, elle aussi, il la blesse,
Bouc blondinet en rut, vantard sur ses prouesses,
Vieilless’ libidineus’ s’égarant dans ses choix,
Empoignant toutes les « pussies » qui lui échoient.
Les prétextes virils d’un gras machiste infâme
Vengent les frustrations des échoués qui clament
Leur sexe supérieur comm’ si cette portion
De chair déterminait le rang de cett’ faction.

Trump pète
Des insanités
Pour être

L’élu à conchier.

Le Donald déchaîné contre Hillary s’invente
Une virginité de biche évanescente :
Lui, l’intègre modèle, Clinton la criminelle,
Il voudrait que l’on gob’ de si grosses ficelles.
Bien moins drôle que Duck, il canard’ sans finesse,
Et parmi tous ses « fuck ! », le comble de bassesse
Revient à son délir’ d’un Obama démiurge
De Daesh. Triste pitr’ ce Trump qu’il faut qu’on purge.

Trump pète
Des insanités
Pour être
L’élu à conchier.

Les mamours à Poutin’ révèlent un penchant louche
Du pseudo démocrat’ qui s’annonce farouche
Rebelle au résultat s’il était en retard :
Un’ menace éhontée d’un gros lard en pétard.
Déchaîner tant le peuple, insulter l’adversaire,
Cherche-t-il le chaos, une élite à fair’ taire ?
Veut-il, en bon escroc, faire sa pub en sus ?
L’Amérique dériv’ vers cet olibrius.

Trump pète
Des insanités
Pour être
L’élu à conchier.

Vessera-t-il plus fort, le Trump un peu girouette,
Lorsqu'il sera entré dans la Blanch’ Maison chouette,
Si le feu nucléaire proche de son index
Stimulait cette morgue, déjantait son cortex ?
Tragique jeu de rôl’ d’un mond’ qui dégringole
Où le bal des égos rend la campagn’ mongole ;
Prendre son droit de vot’ pour cracher sa berlue,
C’est fair’ du blond qui rote un despot’ résolu.

Trump pète
Des insanités
Pour être
L’élu à conchier.

Après c’tour de l’imbu qui songe à sa conquête
Par ce trop-plein d’abus au niveau d’la braguette :
Plaindre l’Américain qui, face aux malfaçons
Démocratiques, en vain a choisi sans passion
Hillary rejetée, Trump élu : quelle foire !
Et les mêmes tourments, de persistant’s escarres.
Restent les flatulences, désormais dans l’histoire,
D’un gougnafier en transe qui va nous en faire voir.

Trump pète
Des insanités
Pour être
L’élu à conchier.



06 novembre 2016

Le Trump pète des insanités

Depuis plusieurs mois trottait l'idée de réécrire "Les trompettes de la renommée" de Brassens contre le dangereux pignouf prétendant à la direction de la première puissance mondiale. Mission accomplie.



Il grouinait dans ses tours, loin de la politique,
Fripouill’ comme il se doit, lourd d’affaires éclectiques,
Magouillant sans arrêt pour engraisser son beurre,
Et toujours s’imposer en magnat paradeur.
Obsédé par son blé, il a su bien se vendre
Et des impôts si peu payés grâce aux méandres,
Des paradis fiscaux, des obscur’s sociétés,
Tout en faisant le show d’une émission télé.

Trump pète
Des insanités
Pour être
Le mâle à conchier.


Et le voilà choisi aux bien nommées primaires,
Par un parti groggy, Républicains amers
D’avoir un malfaisant pour toute incarnation
En vue de remporter l’ultim’ compétition.
Ainsi catapulté, l’échevelé galope
Croyant faire oublier son passé interlope :
Rien qu’un opportuniste aux envolées grossières,
Rien qu’une impunité à réduire en poussière.

Trump pète
Des insanités
Pour être
Le mâle à conchier.


Pour chaque intervention, la charge est explosive,
Et ces déflagrations, le bougre, il les cultive,
Car plus il vitupère, salaud provocateur,
Plus il sert les instincts bas de ses électeurs.
Du Mexicain violeur au musulman bestial,
Tous ces gens fustigés par son discours fécal
Pourraient bien l’empaler par où il se répand :
Mettre près du rectum sa langu' de charlatan.

Trump pète
Des insanités
Pour être
Le mâle à conchier.


La gente féminine, elle aussi, il la blesse,
Bouc blondinet en rut, vantard sur ses prouesses,
Vieilless’ libidineus’ s’égarant dans ses choix,
Empoignant toutes les « pussies » qui lui échoient.
Les prétextes virils d’un gras machiste infâme
Vengent les frustrations des échoués qui clament
Leur sexe supérieur comm’ si cette portion
De chair déterminait le rang de cett’ faction.

Trump pète
Des insanités
Pour être
Le mâle à conchier.


Le Donald déchaîné contre Hillary s’invente
Une virginité de biche évanescente :
Lui, l’intègre modèle, Clinton la criminelle,
Il voudrait que l’on gob’ de si grosses ficelles.
Bien moins drôle que Duck, il canard’ sans finesse,
Et parmi tous ses « fuck ! », le comble de bassesse
Revient à son délir’ d’un Obama démiurge
De Daesh. Triste pitr’ ce Trump qu’il faut qu’on purge.

Trump pète
Des insanités
Pour être
Le mâle à conchier.


Les mamours à Poutin’ révèlent un penchant louche
Du pseudo démocrat’ qui s’annonce farouche
Rebelle au résultat le plaçant en retard :
Un’ menace éhontée d’un candidat qui foire.
Déchaîner tant le peuple, insulter l’adversaire :
Cherche-t-il le chaos, une élite à fair’ taire,
Veut-il, en bon escroc, faire sa pub en sus ?
L’Amérique dériv’ vers cet olibrius.

Trump pète
Des insanités
Pour être
Le mâle à conchier.


Vesserait-il plus fort, le Trump un peu girouette,
S’il se sentait au seuil de la Blanch’ Maison chouette,
Si le feu nucléair' proche de son index
Stimulait cette morgue, déjantait son cortex ?
Tragique jeu de rôl’ d’un mond’ qui dégringole
Où le bal des égos rend la campagn’ mongole ;
Prendre son droit de vot’ pour cracher sa berlue,
C’est fair’ du blond qui rote un despot’ résolu.

Trump pète
Des insanités
Pour être
Le mâle à conchier.


Après c’tour de l’imbu qui songe à sa conquête
Par ce trop-plein d’abus au niveau d'la braguette,
Plaindre l’Américain qui, face aux malfaçons
Démocratiques, en vain choisira sans passion
Hillary pour quatre ans, Trump torché un peu tard,
Et les mêmes tourments, de persistant’s escarres.
Restent les flatulences, en suspens dans l’histoire,
D’un gougnafier en trans' qui a voulu s’y croire.

Trump pète
Des insanités
Pour être
Le mâle à conchier.

03 octobre 2016

L'avis extrapolitique attendu

Après la publication d’un sondage où plus de soixante pour cent des citoyens interrogés réclament une retraite politique anticipée pour les deux derniers occupants de l’Elysée, je me prends à fantasmer un moment de grâce politique comme les professionnels du pouvoir ne nous en offrent que deux ou trois par siècle…


« Attendu que la situation critique du pays requiert un sursaut de lucide dignité ;
attendu que notre occupation successive des fonctions présidentielles n’a pu permettre de redresser ou de changer favorablement la France ;
attendu que le constat s’impose d’une incapacité à honorer les plus importantes de nos promesses électorales ;
attendu que notre mandat respectif s’est tiraillé entre stratégie politicienne en vue de l’échéance électorale suivante et gestion improvisée dans des contradictions néfastes pour le pays ;
attendu que de bling-bling en couac, de couac en tweet-tweet, nous n’avons pas su préserver la sacralité de la fonction ;
attendu que la place hypertrophiée accordée à la communication au détriment de l’engagement véritable n’a fait que décrédibiliser davantage l’exercice du pouvoir rendu gesticulatoire ;
attendu que la vitalité démocratique commande de ne pas s’acharner dans une dynamique purement opportuniste ;
attendu que nous devons tendre à l’exemplarité en reconnaissant nos erreurs et en affrontant de pesantes accusations ;
attendu que nos candidatures font courir le grave risque, par l’absentéisme accru d’électeurs écœurés, de la consolidation des extrêmes ;
attendu que sans notre présence les débats de la prochaine campagne s’en trouveront renouvelés et que le sens frais aura ainsi une chance d’émerger ;
attendu qu’un nouveau souffle de l’Union européenne ne peut se concevoir avec une France présidée par un déjà-vu ;
attendu que l’hypothèse d’un monde agité par le stratège Poutine et Trump l'imprévisible impose la régénération d’une forte voix française ;
attendu que notre vénération affichée, feinte ou réelle, pour l’intégrité gaullienne de l’occupation de la présidence de la République française exige qu’une fois, dans notre déjà long parcours politique, nous nous hissions à la hauteur de notre référence ;
attendu qu’est venu le temps d’une éthique de l’exercice du pouvoir tout entier dédié à l’intérêt général et non à la satisfaction de visées personnelles inavouables ;

Par ces motifs, nous, François Hollande et Nicolas Sarkozy, sains de corps et d’esprit, avons l’honneur de ne pas solliciter vos suffrages afin de ne pas obérer les chances pour notre pays chéri et pour l’Union espérée de viser au mieux un cap salvateur. »



Auraient-ils assez d’épaisseur humaine, de sens du sacrifice d’une carrière déjà suffisamment comblée, de perception assez aiguë de l’exaspération furieuse du pays pour oser ensemble ce choix, laissant ainsi, pour un court instant, la sphère médiatique sans voix et, pour un moment à prolonger, la France avec une perspective plus enthousiasmante ? Evidemment non… Si la vie extraterrestre apparaît de plus en plus probable, l’avis extrapolitique ci-dessus ne peut prétendre qu’au néant.

31 juillet 2016

Etat de droit pour terrorisme de travers

Les daechiottes ont déféqué sur notre saison estivale.
26 juillet 2016 : attentat à Saint-Etienne-du-Rouvray
Le panorama des attentats commis en France depuis un an et demi édifie sur la visée globale et nihiliste des daechiures : la liberté d’expression, notamment contre toutes les religions, l’insouciance jouissive d’une vie festive, l’intégration exemplaire de la communauté juive, la sphère professionnelle de proximité, les lieux touristiques et nos racines religieuses. Liste ouverte malheureusement.
14 juillet 2016 : attentat à Nice
L’initiative des Niçois de couvrir d’ordures le lieu où le daechien s’est fait refroidir m’a ravi. Dès novembre 2015, j’avais illustré avec des photos de monceaux de poubelles ma dénonciation de l’embellissement visuel dont bénéficiaient les raclures de Daech via les chaînes d’information.
13 juin 2016 : attentat à Magnanville
Si nous sommes en guerre, comme le rabâchent les gouvernants, les actes doivent être à la hauteur de l’expression choisie. La tétanisation du pouvoir risque d’attiser la radicalisation des réactions collectives, voire des représailles à l’aveugle. Pasqua avait trouvé la formule adéquate, « terroriser les terroristes » : aujourd’hui il nous faut charcuter les daechiens de l’intérieur.
13 novembre 2015 : attentat à Saint-Denis
L’instinct de survie ne peut tolérer cette menace rampante qui pèse sur les actes anodins de nos existences. Certes, un ennemi doit se traiter dans le cadre de l’état de droit, mais celui-ci doit pouvoir s’adapter au contexte nouveau. Tout comme la Constitution possède son article 16, notre cadre juridique doit assouplir ses bornes sous peine de mettre en danger de mort ses citoyens. Il existe une hiérarchie des normes ; établissons une pyramide des libertés à la lueur sordide de notre vécu national récent : celle de vivre en sécurité vitale me semble la plus fondamentale, car d’elle dépendent toutes les autres. Que peut-on exprimer, posséder, revendiquer si le premier daechien assigné à résidence peut vous trancher la gorge et se repaître de votre cadavre ?
13 novembre 2015 : attentats à Paris
Et qu’on ne me serve pas le premier des truismes de l’époque : « le risque zéro n’existe pas » ! comme une façon, pour ceux en charge de notre sécurité, de se disculper préventivement des carences, gourdes, négligences fautives… On le sait bien que la perfection n’est pas de cette planète, mais à quoi sert de le rappeler ? Il vaudrait mieux clamer : nous tendons de toutes nos forces vers le risque nul et nous nous en donnons les moyens !
26 juin 2015 : attentat à Saint-Quentin-Fallavier
Surpopulation carcérale nous dit-on aussi. On fait bien des baraquements d’urgence pour les réfugiés. Que ne montre-t-on la même volonté à faire garder par l’armée (le temps de former le personnel nécessaire) tous les radicaux susceptibles de passer à l’acte ? Que le référé pénal soit établi pour tous les fichés S en lien avec cet intégrisme et que l’on purge ainsi notre territoire de cette gangrène daechienne
9 janvier 2015 : attentat à Paris
A force d’attendre le passage à l’acte pour que la justice puisse s’affirmer ou que le daechien soit éliminé après qu’il a commis ses assassinats, on désespère une population prête à se venger elle-même. En refusant de doper l’arsenal réactif ou en ne le faisant qu’à trop petits pas, l’Etat fait le lit d’une guerre civile larvée, par à-coups sanglants.

8 janvier 2015 : attentat à Montrouge
Il est encore temps… car tout ne va pas très bien, Monsieur le Président !
7 janvier 2015 : attentat à Paris contre Charlie Hebdo

18 juin 2016

POINGS D'EXÉCRATION !

Comme atteint d’un mal protéiforme, le pays convulse.

Des manifestations d’un autre siècle offrent à quelques dirigeants syndicalistes l’illusion d’une influence sur l’avenir de la réglementation du travail. Elles sont surtout le sinistre terrain de jeu des « casseurs », euphémisme social pour désigner des vandales nihilistes qui attendent, eux, la destruction de notre société, hôpitaux pour enfants inclus !

Une radicalisation islamiste rampe et peut sauter à la gorge n’importe où, y compris au domicile d’un couple de policiers. Sur la page déroulante de Facebook je découvre la photo d’une jeune fille en short accompagnée d’un témoignage de l’agression qu’elle a subie pour le simple fait d’une tenue qui laisse voir, bigre ! ses jambes… Voilà la civilisation obscurantiste dans laquelle veulent nous entraîner les daechiens et daechiennes plus ou moins identifiables.

Un Euro, comme vitrine ludique : en réalité tremplin des hooligans et l’occasion de se mettre la tête dans le ballon un mois durant, s’imaginant que plus rien d’autre ne compte… Bienvenue au XXIème siècle !


La noblesse de l’engagement, l’exemplarité des idées, c’est une députée travailliste outre-Manche qui les incarne : Jo Cox, morte pour l’Union européenne, flinguée puis poignardée par un extrémiste taré, pléonasme sans aucun doute.

Le pourrissement estival n'est pas loin...

07 mai 2016

Handicap : un XXIème comme âge plaqué or

Déportation des patients de Liebenau en 1940
Au siècle dernier, le nazisme met en œuvre un effroyable projet, « Aktion T4 » : l’élimination des infirmes et des débiles. Le XXIème voit naître, en 2006, une définition internationale du handicap : l’O.N.U. appelle à protéger la « dignité intrinsèque » des « personnes handicapées » qu’elle définit comme celles présentant « des incapacités (…) durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société (…). » (Convention relative aux droits des personnes handicapées, article 1). Peut-on, pour autant, considérer les seize années de ce siècle comme une période exemplaire dans son approche médico-sociale du handicap ?

Le XXIème siècle s’ouvre avec la Charte des droits fondamentaux de l’U.E. (18.12.2000) qui, dans son article 26, « reconnaît et respecte le droit des personnes handicapées », notamment quant à « leur autonomie, leur intégration sociale et leur participation à la vie de la communauté. » L’année suivante confirme l’intérêt d’organisations supranationales pour ce sujet : l’Assemblée mondiale de la santé de l’O.M.S. adopte la classification internationale des handicaps (C.I.H.) basée sur la complexité des déficiences, incapacités et désavantages – notamment de nature sociale. Ces textes fondamentaux influencent le pouvoir législatif français qui, trente ans après la loi du 30 juin 1975, souvent considérée comme le socle originel des politiques publiques dans ce domaine, vote la loi du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ». Aux objectifs ambitieux fixés vont se greffer plusieurs initiatives salutaires comme la légalisation, le 9 mai 2014, du don de jours de repos en faveur d’un salarié s’occupant d’un enfant handicapé. Cette profusion législative témoigne d’une volonté renforcée comme jamais, en ce nouveau siècle, d’embrasser sans faux-semblant la question du handicap.
                                   
L’engagement s’affirme aussi chez les professionnels de la santé. Le handicap, qu’il soit physique, sensoriel ou mental, ne peut se contenter d’une approche médicale standardisée. Au-delà des recherches techno-médicales prônées par le transhumanisme, comme celles sur les exosquelettes en vue de remédiations efficaces pour la paralysie, les progrès de la médecine et de l’accompagnement ont permis d’allonger de façon spectaculaire l’espérance de vie des personnes handicapées : ainsi les trisomiques, qui vivaient une trentaine d’années dans les années soixante-dix, peuvent atteindre désormais la soixantaine. La revue Regards Santé (n°6, mars 2005) note d’ailleurs « l’importance de l’implication des médecins dans la prise en charge des personnes handicapées sur le plan médical mais également social ». La détermination des acteurs du soin s’est à nouveau manifestée le 17 décembre 2014 avec l’adoption de la charte Romain Jacob sur « l’accès à la santé des personnes en situation de handicap ». La mobilisation semble donc générale, et ce qui se dessine sur un plan sociétal pourrait confirmer l’excellence de l’époque dans l’intégration du handicap et la sollicitude pour les personnes handicapées.

Dans la panoplie des remédiations (prévention, traitement, compensation), l’action sur l’environnement social du handicap s’avère cruciale. Pour cela, les moyens financiers n’ont jamais été si conséquents. Le pays consacre autour de trente milliards d’euros au handicap, ce qui fait s’enthousiasmer Edouard Tréteau : « on constate d’abord la générosité d’une nation envers ses membres les plus dépendants des autres pour survivre ». (Les Echos, 30.03.16). En sus du volet pécuniaire, le dirigeant de Mediafin souligne « la mobilisation sur le terrain de familles, d’associations, de collectivités pour accompagner les 12 millions (…), dont 700 000 handicapés mentaux, de personnes handicapées en France ». Jauger ce florilège vertueux pourrait nous faire conclure qu’avec le XXIème siècle, enfin ! un pays développé a assimilé le principe que « ne pas être comme les autres (…) ça veut dire être différent des autres » (J.-L. Fournier, Où on va, papa ?) et ne mérite pas la stigmatisation et la mise à l’écart.
Se contenter des bonnes intentions, voire des réels engagements, risque de déformer la réalité actuelle du handicap et de retenir comme la période la plus bénéfique ce qui ressemble fort à un âge en plaqué or.

La façade des engagements ne peut occulter le malaise des protagonistes du soin et de l’accompagnement au point que le préambule de la charte Romain Jacob précitée reconnaît, dix ans après l’entrée en vigueur de la loi fondatrice d’une nouvelle façon d’aborder le handicap, qu’ils se sentent « très démunis face au manque de sensibilisation, de formation et de moyens dédiés aux personnes en situation de handicap ». Aveu d’impuissance ? Le défenseur des droits, Jacques Toubon, semble le penser lorsqu’il constate, selon la reformulation de R. Boyer-Grandjean dans l’article « La France face au défi du handicap » (L’Humanité, 8 avril 2016) que « les parcours de soins insuffisants, souvent chaotiques, faits de ruptures, (…) créent un ʺsur-handicapʺ ». En ce sens, notons les « 6 500 exilés non pas fiscaux, mais mentaux » en Belgique (Les Echos, 30.03.16), autant d’enfants handicapés que les établissements spécialisés français ne peuvent accueillir, faute de place.

A cette déficience médicale s’ajoute des apriorismes sociaux persistant envers ceux que l’euphémisme « handicapé », substitué à « infirme », tente de ne plus discriminer. Que ce soit à l’école ou dans l’entreprise, les handicapés n’ont pas la place qu’ils devraient occuper par rapport à leur proportion dans la société (18 %) En 2011, l’Agefiph constate un taux d’emploi des travailleurs handicapés (dont la première loi à se pencher sur leur sort remonte à… 1957 !) de 3,1 % dans le privé et guère mieux, 3,6 %, dans la fonction publique d’Etat censée donner l’exemple.
Stanislas Tomkiewicz
Le rapport social au handicap trouve un terrible écho dans l’analyse visionnaire faite en 1991 par le psychiatre S. Tomkiewicz : « Les découvertes dans le domaine du diagnostic prénatal seront plus rapides que les progrès thérapeutiques. La suppression du fœtus malade deviendra la règle (…). Un tel fantasme ne peut qu’entraîner un rejet violent de tout enfant hors norme et surtout handicapé. » (C. Gardou, Handicaps – Handicapés : le regard interrogé). On comprend mieux pourquoi J.-L. Fournier, père de deux garçons handicapés, se sent obligé, lorsqu’il parle d’eux, de prendre « un air de circonstance, comme quand on parle d’une catastrophe. »

Porter son handicap s’assimile encore, pour beaucoup, à un chemin de croix. Le 17 novembre 2000, la Cour de cassation adresse un avertissement indirect à la société, qui a encore du mal à accepter ses handicapés, en accordant à Nicolas Perruche une indemnisation du fait d’être né handicapé. Cela obligera le législateur à poser le principe que « nul ne peut se prévaloir d’un préjudice du seul fait de sa naissance » (loi du 17.01.02). Certes l’exclusion sociale n’a officiellement plus cours, mais les obstacles perdurent et la pleine accessibilité à la vie sociale, de l’école au monde du travail en passant par les soins, se fait encore attendre. Comme un désastreux symbole, les objectifs fixés par la loi de 2005 ont été passés au crible du réel par la presse en 2015 qui en a fait un bilan « plus que mitigé » (France Soir, 11.02.15). Ainsi, après une décennie, 40 % seulement des établissements recevant du public répondent aux normes d’accessibilité.
                                                                         
Ce XXIème siècle n’incarne pas vraiment le meilleur des mondes pour les handicapés. Si les intentions et les engagements se sont multipliés, ils résonnent parfois, à l’épreuve du réel, comme le moyen de se donner bonne conscience, notamment sur le plan social.
Dans ce contexte ambivalent, la fin de vie handicapée mal entourée pourrait générer un nouvel arrêt Perruche, lequel apparaitrait alors comme une désastreuse incitation à reconnaître l’euthanasie active.

19 avril 2016

La Camarde en blouse blanche

« Si j’ai l’occasion, j’aimerais mieux mourir de mon vivant ! » s’amusait Coluche en 1980 dans son sketch L’étudiant. Le rapport à la Mort, « celui de tous les maux qui nous donne le plus d’horreur » rappelle Épicure (Lettre à Ménécée), est d’autant plus complexe pour une discipline et ses actants qui se fixent comme objectif premier de différer la « cessation complète et définitive de la vie » (Larousse médical, édition 2006). Peut-on vraiment considérer le trépas comme l’échec primordial du secteur et comment cela se traduit-il chez les soignants ? N’y a-t-il pas, pour eux, une tout autre façon d’aborder la fatale issue attendant certains de leurs malades ?
Alors que l’optique adversative cantonne la Médecine à se cogner à l’inéluctable Mort, l’approche intégrative place la mort comme un moment médical à maîtriser.

Dès les premiers pas en médecine, le mauvais pli peut être pris : jadis cet art visait surtout l’amélioration des conditions d’hygiène ; désormais ses spectaculaires progrès techniques poussent certains praticiens à nier l’issue finale prématurée en se focalisant sur la maladie à guérir. Le guérisseur A. Olivares, cité par Th. Janssen dans La maladie a-t-elle un sens ?, synthétise lucidement le trompe l’œil : « La toute-puissance promise par la science médicale est une illusion », car elle nous laisse « espérer l'invulnérabilité et l'immortalité que nos ancêtres enviaient aux dieux. » Une étude sur les étudiants hospitaliers « montre que dès le début de leur cursus, ces EH ressentent l’échec, l’impuissance médicale et la culpabilité face à la mort » (Colloque international Mort et Médecine, université de Strasbourg, 19 & 20 novembre 2011) : ils se confient peu aux médecins et aux psychologues sur la mort d’un patient, comme s’ils étaient porteurs d’un inavouable échec. Admettre « que la tâche qu’il s’était fixée est impossible à accomplir » (H. J. Freudenberger L’épuisement professionnel : la brûlure interne, 1980) peut déclencher une souffrance chez le médecin, sujet encore tabou.
En n’accordant « pratiquement plus de place au questionnement philosophique et métaphysique », selon le diagnostic alarmant de Th. Janssen, la « médecine moderne » réserve à ses protagonistes de lourdes épreuves psychologiques par le cumul de ces patients décédés. Ces pertes humaines pèsent sur les soignants, un peu à la façon de ce que C. Huguenin retient de l’attitude des « accompagnants » et des « aidants » : « nous arrivons tous avec au cœur la même souffrance du fardeau et le même déshonneur de la capitulation » (Alzheimer mon amour). La spécialité médicale comptant le plus fort taux de suicides dans ses rangs s’avère être celle d’anesthésiste réanimateur dont les services peuvent connaître jusqu’à un quart des patients ne survivant pas. Souffrir du décès du soigné s’intensifie avec des facteurs comme la jeunesse du patient, le drame exprimé par la famille ou la fréquence des trépas. Pour éviter le sentiment de culpabilité se dessine la dérive vers une gestion déraisonnable de cas désespérés.
Psychologue dans une unité de soins palliatifs, Valérie D. décrypte la démarche des médecins ayant annoncé à leurs patients qu’ils vont bientôt mourir : « ils tentent […] de repousser le moment où ils ne peuvent plus guérir, c’est-à-dire où ils renoncent à leur essence de médecin » (article « Les médecins face à la mort : comment affronter l’irréparable ? », Les InRocks, 14/09/2011). Le risque d’une fuite en avant existe bien : de l’acharnement thérapeutique au délaissement des mourants. Th. Janssen a ainsi stigmatisé le dilemme du pire : « lorsque la maladie et la mort gagne la partie, […] ils se réfugient derrière leurs artifices technologiques ou […] ils abandonnent leurs patients. » Cette tentative effrénée de garder le patient en vie, sans considération de sa propre souffrance, semble traduire ce qu’un médecin légiste, ex urgentiste, désigne comme le « John Wayne Syndrom » caractérisant « l’attitude virile et invincible des médecins du Smur » (Les InRocks, 14/09/2011).
Si l’obstination à maintenir la vie d’un patient devenu l’objet de performances thérapeutiques révèle une démarche perdue d’avance, la médecine change, dans certaines spécialités, son rapport à la mort.

Admettre que l’on ne peut pas tout facilite une forme de sagesse médicale et favorise le bon équilibre psychologique face à la mort de patients. L’urgentiste Jean-Michel L. a établi en 2002 une fiche pratique destinée à ses confrères afin qu’ils aient les bons réflexes comportementaux pour annoncer un décès : le positionnement adéquat, les précautions langagières, l’importance du regard, tout cela relevant, pour lui, d’une « technique de comédien » (Les InRocks, 14/09/2011). Cette démarche doit rester compatible avec l’empathie médicale détaillée par Th. Janssen : « L'essentiel […] est dans la qualité de la présence et l'authenticité du contact, dans la clarté de l'intention et l'intensité de l'attention. » Cela devrait inspirer le monde médical sis « entre nous et les innombrables morts » pour citer la formule de J. Berger et J. Mohr (Un métier idéal). Le décès assumé comme une possibilité permet de dépasser l’apparent échec provoqué par la Camarde.
La plus touchante expression de la philosophie palliative provient de la maman de la petite Thaïs, A.-D. Julliand, qui, dans Deux petits pas sur le sable mouillé, reconnaît : « nous ne pouvons pas [la] sauver » pour ajouter immédiatement que « ce constat n'est pas un aveu d'échec », mais qu’il permet d’exceller dans l’art de « dispenser des soins non pour guérir mais pour adoucir la vie. » Voilà bien la meilleure façon, pour un malade incurable, de n’être pas qu’un réceptacle de techniques médicales inopérantes et de ne pas « sombrer dans le monde horizontal, le monde de ceux qu'on oublie dans leur lit » (Hors de moi, Cl. Marin). Ainsi s’est développée en France, à partir des années 80, la médecine palliative (inspirée de St Christopher’s Hospice de Londres fondé en 1967 par Cicely Saunders). Depuis, les lois Kouchner (4 mars 2002), Léonetti (22 avril 2005) et Clayes-Léonetti (2 février 2016) ont apporté chacune leur pierre juridique à cette Médecine qui se donne comme objectif d’accompagner le malade dans son cheminement final : entre vie digne et bonne mort (sans aller jusqu’à l’euthanasie active).
Bien loin d’être un échec médical, la mort d’un individu qui a fait le choix du don d’organes post mortem fournit à la Médecine la chance de pouvoir sauver des vivants. « Je continue à travers quelqu’un d’autre, c’est être utile après sa mort » résume une donneuse potentielle, et seule la dextérité médicale va pouvoir sublimer le décès de l’un pour la renaissance de l’autre via une transplantation salutaire. Une mort source de vie, voilà l’improbable oxymore médical pourtant en plein développement. Si « les secrets de la vie et de la mort dépassent souvent l’homme et sa science immense » rappelle A.-D. Julliand, la discipline médicale incarne magnifiquement ce que Kim Jobst appelait de ses vœux : faire en sorte que la mort induise « des occasions d’apprendre, d’évoluer, de grandir. »

La Mort considérée comme une menace à combattre entraîne la Médecine guérisseuse à négliger ce que Fr. Bacon préconisait : « faciliter et adoucir l’agonie et les souffrances de la mort » (Du progrès et de la promotion des savoirs). Cet échec ressenti ne tient qu’à une conception étroite d’une médecine qui, au contraire, peut même faire qu’une mort participe à la préservation d’une vie.

En revanche, un spectaculaire rallongement existentiel, comme le promettent quelques géants de la recherche (Google, Facebook, Oracle…), n’apparaitrait-il pas plus ingérable que la mort naturelle pour le fonctionnement de l’humanité ?