08 décembre 2018

Ci-gît les jaunâtres


Actes tragiques sur les scènes françaises : la représentation du jusqu'au boutisme pour un fourre-tout insurrectionnel ne peut accoucher que du chaos. Improductif nihilisme, dégueulis cathartique : voilà la basse œuvre en haute visibilité médiatique de troupes sans ordre, sans cohérence, sans issue viable.
Que certains, d'un jaune très douteux tirant sur le rouge sanguinaire, puissent menacer de mort des compagnons de ronds-points parce qu'ils tentent de les représenter résume l'impossible orientation constructive des individualistes en cohortes de circonstances.
L'agrégat gueule, menace, casse, saccage, pille, incendie, tuerait si l'occasion se présentait, mais n'a aucune colonne vertébrale pour réclamer quelque avancée que ce soit.
Comme lors du référendum de 2005, à l'instar du Brexit décidé par le peuple britannique : lorsqu'il s'agit de rejeter telle proposition ou telle condition, les coalitions opportunistes se font aisément, mais au moment de proposer ce qu'on doit lui substituer la majorité de destruction s'éparpille et révèle le danger de la démarche, l'incertitude ou l'immobilisme. En étant le fruit des urnes, l'après peut, vaille que vaille, se gérer et permettre un bricolage du pis-aller. Avec les jaunâtres, rien de tout cela : la mise à bas du système laisserait un dangereux néant dans lequel s'engouffreraient les moins démocrates, sûrs de leur légitimité d'insurgés et prêts à instaurer la terreur pour que leurs intérêts particuliers triomphent.
Qu'une jaunisse sociétale sorte des enfumeurs des Champs, voilà qui devrait faire réfléchir les 99% des Français qui ne portent pas ces gilets de sombre augure. Mais n'est-ce pas déjà trop tard, comme face à l'emballement climatique ?


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