02 septembre 2018

Rentrée… dans le lard !


Fendre la pointe acérée pour un exil démultiplié. Au cœur de l’ultime version de soi, l’émotion ne se chiffonne plus, elle accentue les pesanteurs psychiques, congruence des entités à sublimer. Une brassée automnale au sein de la verdoyance persistante : que les âges en finitude ne se sabordent pas encore. Du ludique pour l’inspiration vitale, des tourments pour l’expiration terminale.
Offrons-nous la charpente de l’introspection, dépassant les scories de la vitrine permanente, obsédante et privée de ces espaces invisibles qui consolident nos fondations. Que se déploie l’existence-iceberg, enracinement pour une plus lumineuse fluidité, délaissant les paradeuses excroissances, dérisoire instantanéité vouée aux fosses insondables des inutiles données.
Ainsi, le sonore abruti qui, chaque soir, fait son tour sur un scooter péteur pour s’imaginer une quelconque importance. Déjà passé, déjà évacué : anonyme dont la crotte de vie ne vaut pas plus que l’éphémère vacarme qu’il doit renouveler pour que la gêne des autres lui procure la sensation de compter ici-bas.
Tous ces supports, vains exhausseurs de notre piètre condition, paralysent l’émergence épurée, l’essentiel cultivé. Tracer sa voie, via les signes qui m’échoient, assumant d’être incompris, comme un art outre-tombe qui résiste aux lecteurs de la mono-dimension romanesque. Le « rot ment », il va encore empuantir la rentrée littéraire, étaler ses mastodontes emplumés, enfumer la scène créative. Cravache d’un grognon amer ? Peut-être… mais qui, au moins, tutoie le confort de n’avoir de compte à rendre à strictement personne sur ce plan. Liberté absolue par le fait de ne pas vivre de son art, mais de l’investir comme une impérieuse nécessité existentielle, l’arrachant ainsi à toute contrainte contractuelle, comptable, à tout cet univers du redevable, de la frilosité expressive… Ne jamais coller à la simplicité au risque d’atrophier ses horizons, d’annihiler l’ambiguïté complexe, de différer son épanouissement protéiforme.
Se connaître soi-même suppose d’abord d’assumer la part qui nous coupe de l’autre, simple révélateur d’une incompatibilité qu’il faudrait combler, atténuer, ignorer au nom de quoi ? La socialisation, le vivre-ensemble, l’échange, le convivial partage : autant de trompe l’œil sociaux qui obstruent la réalité du chacun-pour-soi et les saccages toujours amplifiés qui en résultent.
Radicalités aiguisées par les charognards de la religion, ces croyances qui ne devraient jamais passer la frontière du culte intérieur ; démocraties dévitalisées par la conjugaison d’opportunisme sans vision affirmée, de stratégies à la miteuse semaine, de communication valant doctrine, de gestion sondagière singeant le parcours inspiré ; populisme dopant les démocratures ; affairisme saignant l’alentour et au-delà tant que cela sert sa courte-vue engrangeuse : le tableau vaut croûte invendable, mais il faut bien que le show mondial se perpétue et que les angoissés, surtout, se taisent. Le lard est bouffé, vive la rentrée !

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