30 avril 2017

DLFN : Déchaîner La Fange Nationale

Le moment des confusions coupables se confirme. La Bassine a parfaitement réussi la dédiabolisation de son mouvement au point que le désormais principal représentant de la gauche renvoie dos à dos « l’extrême droite » et « l’extrême finance ». Qui ne dit mot consent dit le truisme populaire. Un responsable politique qui n’appelle pas à prendre le bon bulletin se rend complice de l’accession au pouvoir du FN.
Affiche électorale du NSDAP - 1932
Souvenons-nous. Début XXème siècle, Allemagne : le KPD (parti communiste) adopte la stratégie agressive du classe contre classe refusant l’alliance avec le SPD (socialisme réformiste) stigmatisé comme « parti bourgeois » et même « avant-garde du fascisme ». Aux élections législatives de 1932 le NSDAP (parti national-socialiste des travailleurs allemands) devient le premier parti du Reichstag avec 33% des voix. Dans un premier temps, chacun des perdants va s’accommoder du chancelier Hitler et même y déceler un avantage tactique : pour le KPD cela ouvre la possibilité du chaos révolutionnaire avec sa purge salutaire ; pour une partie du SPD cela facilite l’éradication du communisme. Résultat : les responsables des deux formations seront soit internés à Dachau dès mars 1933, soit exécutés.
Toute proportion gardée et contexte historique considéré, le slogan de quelques milliers de jeunes ayant défilé la semaine dernière révèle le vrai danger du tout-se-vaut qui, de fait, pourrait faciliter l’accession au pouvoir présidentiel de l’extrême droite : « Ni patrie, ni patron – ni Le Pen ni Macron ».
Après l’UMPS, trouvaille de la Bassine pour mieux fustiger le système qui lui a pourtant permis de prospérer, voici l’époque du DLFN (fusion de Debout La France et du Front National) dans le champ politique. Le souverainiste Dupont-Aignan épouse sans hésitation le nationalisme à la sauce xénophobe. L’attraction du pouvoir est telle qu’elle engendre ce minable Montoire intérieur. Le « Dupont La Haine » comme le surnomment désormais certains de ses administrés à Yerres, se présente encore dans une filiation idéologique avec de Gaulle : escroquerie idéologique honteuse du renégat. Il a seriné pendant toute sa campagne son attachement cardinal à l’exemplarité politique, à la probité de ceux qui requièrent les suffrages et le voilà jouissif dans la Bassine qui a très probablement détourné de l’argent public national et européen. Dupont-Aignan et Le Pen : laissez la mémoire du général de Gaulle tranquille, petits histrions pôvritiques que vous êtes !
Nous assistons à la systématique satisfaction des simplismes de ceux qui souffrent socialement et ne peuvent admettre leur propre responsabilité dans une remise en cause de leurs choix, de leur trajectoire. Le bouc émissaire lynché pour ne pas avoir à jauger ses échecs, ses manquements, ses incapacités : voilà que triomphe la société du report de la faute sur l’autre et le système, sur le banquier et la finance, sur le politique et le patron, sur le migrant et l’immigré… On se prépare de fameuses années vingt avec le goût rance ressuscité de celles du vingtième siècle.
C dans l'air du 27 avril 2017
L’électeur peut même aujourd’hui confier la vacuité de son ressenti sur un grand média ramasse-tout qui s’adonne au micro-caniveau. Tiens, par exemple, chez un électeur de Dupont-Aignan tenté par la Bassine et qui justifie son choix par la mise en parallèle d’enfin pouvoir empêcher vigoureusement l’immigration à l’échelle nationale et le choix salué d’une municipalité qui préfère pour l’instant  payer des amendes plutôt que de laisser se construire des HLM. L’amalgame faisandé ne fait l’objet d’aucune analyse critique par le média diffuseur : en boutant les immigrés hors de l’hexagone on se dispenserait de tout HLM mal peuplé pour les si propres et si vertueux nationaux. Même plus du simplisme là, plutôt de la débilité profonde, infâme, puante…

La massification électorale en cours autour de recettes prétendument libératrices pourrait bientôt faire s’effondrer le complexe système qui a maintenu, vaille que vaille, un semblant d’unité nationale.

Après l'édifiant débat-écharpage du 3 mai, j'ajoute les tweets inspirés par l'indigne Bassine :





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