21 novembre 2015

Zappons le terrorisme hilare !

Avec Merah, et maintenant Abaaoud, les médias se font les portefaix obscènes de l'hilarité paradeuse des terroristes les plus égocentrés. Les "books" posthumes, finalisés par les chaînes d'information, vous éclatent à la gueule comme la perpétuation visuelle de leur insupportable présence.
Ces sordides massacreurs se font ainsi forger une présence outre-tombe qui résonne comme une victoire picturale sur ceux qu'ils ont abattus. Le Merah nous fut imposé avec un bruyant tour de chauffe dans sa caisse, la mine enjouée, au lieu d'être figé par le seul cliché qui s'imposait : sa charogne démantibulée au bas d'un immeuble, la tronche grimaçant de la mort violente récoltée. A chaque diffusion de ses mimiques de kakou rigolard, les médias se font complice de fait d'une propagande webienne aux traces mythifiées.
Avec Abaaoud, le travers s'amplifie par la quantité de photos et la longueur du filmaillon à disposition. Le voilà nous assénant en boucle la synthèse à piétiner de son parcours, comme un crachat recommencé à la face de ses victimes. Satisfait, dans sa taule motorisée, de charrier des cadavres, de canarder les "apostats", de pousser sa radicalité jusqu'au ludique, il compare ainsi sa nouvelle vie avec la période occidentale où il se roulait dans la fange matérialiste tout aussi content de lui-même. Une puanteur existentielle qu'un corps criblé de balles suffirait à rendre. Lors de l'annonce de l'identification d'Abaaoud dans les restes de l'appartement "conspiratif", BFM TV n'a rien trouvé de plus normal que de consacrer un quart de son écran à un powerpoint tout à l'avantage du fumier fumé.
La déontologie de Big Média ne devrait-elle pas le conduire à s'interdire ces apologies visuelles de fait que le commentaire connexe ne parvient pas à atténuer, et à laisser les images auto-glorificatrices des terroristes dans les recoins malodorants d'Internet ? Mieux encore, au nom de l'exhaustivité journalistique, les chaînes d'info pourraient conclure le diaporama des intégristes meurtriers par le clap de fin adéquat : leur dépouille muette, informe, hideuse venant éclabousser les joyeux petits films de leur sinistre destin.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci pour cette pure vérité, mais combien de temps cette complaisance médiatique saura t'elle encore demeurer dans la normalité et non dans l'exagération ?... Les médias sont des enragés, et trop souvent ils demeurent incapables d'effectuer de l'information saine... Oui, tout simplement !!.. Pourquoi, vouloir toujours jeter de l'huile sur le feu, afin de raviver les braises ? Les médias devraient apprendre à ne pas polluer l'air humain de dires répétés en boucle....