04 avril 2023

Immonde état...

Tout ce qui se déroule incite à se retirer du champ humain. Les dirigeants criminels qui jouent avec la vie des autres pour assouvir leurs archaïques ambitions et combler leur ego grotesque, avec la complicité d'une partie de la population pour qui la "servitude volontaire", décrite par le fulgurant La Boétie, est devenue une raison d'être ; la dérive climatique qui rend dérisoire toute initiative à l'échelle d'un ou de quelques pays ; les manifestants et grévistes français qui s'acharnent dans leur pseudo révolution d'autruches... et tant d'autres facteurs qui pourraient s'agréger ici avec un peu plus de suivi de ma part.


Pétrifiant panorama qui impose un changement radical de fonctionnement de l'espèce humaine : l'anthropocène requiert une organisation politique à la hauteur de l'ère ouverte par notre genre vivant qui exploite, saccage et détruit massivement. Victor Hugo appelait en son temps à la naissance des "États-Unis d'Europe", mais la situation rend cette ambition, qui nous semble pourtant encore, pour nous Européens, inaccessible, trop timide et inadaptée aux défis imposés. Seule une gouvernance mondiale réelle - un Etat-Monde - pourrait atténuer la suite du processus provoqué par la frénétique activité humaine... Montaigne affirmait que ne rien faire constitue la première et la plus fondamentale des occupations, car elle se concentre d'abord sur l'acte de vivre : suivre ce précepte humaniste nous aurait fait économiser et mieux respecter les trésors de la Terre.


Nous voilà dans le chaos du changement climatique et des décérébrés aux manettes s'acharnent dans leur dérisoire, mais hautement criminel, déferlement militaire. Tant de vies, d'énergie et de moyens dédiés à la stérile folie de quelques-uns : voilà ce que devrait juger une juridiction pénale internationale, voilà ce que jaugeront, avec dégoût, les générations des siècles suivants si la dévastation engendrée par notre époque leur laisse la simple perspective d'exister. Honteuse arriération comportementale qui se déroule sans qu'individuellement on puisse influer en quoi que ce soit.


Alors modérer son rapport au monde aliénant reste la seule voie sans issue supportable.

12 mars 2023

Vie de boue : horizon crevé

En février j'ai effectué 53 kilomètres à pied, 299 à vélo et... zéro en voiture selon le relevé mensuel fourni par Google Maps.

Du fond d'un lit à la température corporelle j'ai bien conscience du privilège d'être en vie dans "le silence des organes" pour reprendre l'une des citations préférées des aspirants étudiants en médecine lors de leur épreuve écrite de SSH. Le chaos dépeceur est lui fortement aux basses œuvres en ce début d'année : une Terre dont on sait qu'elle tremble par nature en certains territoires, ce qui n'empêche pas des salauds-criminels de l'immobilier d'utiliser du sable comme matériaux de construction, donnant ainsi la patte tombale à leurs sordides édifications. Plus de cinquante mille morts en quelques secousses entre Turquie et Syrie : suppliciés Syriennes & Syriens d'un Vingt-et-Unième siècle qui ne leur aura épargné aucune tragédie.

Par centaines de milliers de charognes, l'Europe fournit aussi son obole généreuse à la Camarde via la guerre dont on commente tous les aspects techniques, logistiques, stratégiques, géopolitiques... jusqu'à la nausée. Tous ces morts pour quoi ? Encore et toujours défendre son bout de terre qu'une fois souverainement (re)conquis on pollue, défigure, malmène dans toutes ses couches...

Une strate d'hexagonal, pour finir, bien pitoyable. Le comportement de parlementaires, notamment issus du malfamé repaire LFI, beugle comme un révélateur de médiocrité : ils ne parlent plus, ils font juste du bruit ; ils n'agissent pas davantage, ils gesticulent ; plus de pensées élaborées, juste des saillies mal ficelées. Minable représentation nationale parfaitement à l'image de cette société. La députée Rousseau précise que l'Assemblée n'est pas un salon de thé... quelle lucidité ! Mais l'Hémicycle a-t-il pour autant vocation à singer les coulures d'une quelconque buvette aux pochtrons incommodants ? Cette manière de se croire important parce qu'on braille plus fort que son haï voisin rappelle celle des tocards en taule ondulée ou sur deux roues motorisées qui parcourent à toute berzingue les artères urbaines pour pétarader au maximum. Du dérisoire pur jus cracra.

01 décembre 2022

Des cendres, en fait !


Assumer  de consumer ses restes en lambeaux, dans un isolement forcené, à l'aune de sa révulsion gangrénante. Dévastation en rage, amorphe tutoyant le nihilisme, perdition sans retour. Reste le silence, seule voie de l'ancrée souffrance : se laisser ronger par l'impossible, abandonner toute trace d'humanité et rejoindre le néant, doucement, en nuances cadavériques.

Etre dans l'angle mort de l'existence pour ne surtout pas être perçu, voilà le résultat de décennies scripturales : monomaniaques indignations, confessions infimes, retrait terminal. Objets, accueillez-vous un drame ? De la plume inutilement coulante aux feuilles zébrées d'absconses courbes, il faudrait assécher la prisonnière expression, s'enterrer au fond de l'impasse. Emotion sans issue, analyse débilitante, réaction léthargique.

Se minéraliser pour supporter le calvaire : au bout du sentier embrasé, le précipice. En cendre, pour s'éparpiller au gré des courants, sans plus d'attache, en route pour l'infinitésimal. Disparaître.

19 novembre 2022

Virez-le de son poste !


Un journaliste, sur le plateau de C dans l'air, avance l'équivalence entre l'inculte Hanouna, rigolard tout juste compétent pour ânonner ses insultes, et feu Polac, littéraire, subtil, réfractaire... Aucune réaction parmi les autres invités, comme si ce grotesque parallèle allait de soi.

La forme des débats, dans Droit de réponse, pouvait certes atteindre la tonitruance et parfois l'outrance - notons que le cendrier jeté vers la tête d'un invité l'avait été par un invité et non par l'animateur - mais gardait une assise intellectuelle que Polac savait entretenir. Chez l'autre, et son poste vide jusqu'à l'effondrement sur lui-même, rien que de l'invective de caniveau coulant de celui qui doit tenir les échanges.

Sur le tempérament de chacun : là où Polac a eu le brio d'envoyer paître Bouygues et sa "télé de m...", le si conformiste Hanouna lèche consciencieusement la raie financière de Bolloré. Il entretient ainsi, jusqu'à l'écœurement, un poste à ne surtout pas approcher et à encore moins toucher, sous peine de se tacher d'incommodantes éclaboussures.

Il y a quelques années, d'aucuns voyaient dans les vers du bourge mal rappé Booba les dignes successeurs de l'incandescence célinienne ou des fulgurances d'Artaud. Rien que ça !  Pas étonnant qu'aujourd'hui le primaire Hanouna soit considéré comme de la même veine que l'érudit Polac. Le tout-se-vaut devient la norme.

"Adieu les cons !"

10 septembre 2022

Mont carné de vers


Grappes nées de moi se tortillent
Ne plus être, paître au néant
Ondulatoire
Écœurante vie grouille dans chaque coin de soi

Tripes ensevelies, festin de mauvaise aloi
Cristallins parcourus de gourmands vers
Oscillatoires
Entre deux glaises, la cohorte s'acharne
Ne laisser que de vagues traces carnées
S'évacuer enfin vers les entrailles célestes
Combler ainsi ses entailles terrestres
Territoire fendu, moribonde trajectoire :
Dans lit à bascule, à poings fermés se faire saigner
Plaie cachée sous lèvre supérieure
Marrons originels
Se hérisser au monde, stratifier ses peines
Dans la cour de dégradation
Réconfort d'un tronc

Observer les braillards scolarisés
Puis
Leurres d'un château l'autre
À la sordide sauce heïmienne
D'O...miécourt à Au...tremencourt
Pituite pseudo affective
Pervers en chef, le mesnique libidineux
Défonceur de chairs fraîches
Posture de hobereau
Vomissures de salaud
Cloisonner pour mieux pédiquer
La gondole exemplaire : engagement, combats, publications
Les entrepôts éjaculaires : progénitures, ouailles confiées
Tout à l'aune de ses spermatiques défécations
Minablocrate
Crevé sans avoir été jugé
Désormais
L'Être de Vie m'étant inaccessible
Je laisse couler le temps
Avec juste quelques montées massacreuses
Contre les raclures du XXIème siècle.

15 mars 2022

Aux larmes Ukrainiens !

 Encore faucher des vies au nom d’abstractions : nation, pays, frontières… L’acharnement du belliqueux Poutine comme du résistant Zelensky va faire s’affoler le compteur cadavérique. Les obstinations réciproques retardent à coups de ruines tombales l’inéluctable survenue des négociations.

A l’inverse de la gestion mondiale de la Covid-19 qui nous avait démontré que la préservation des vies passait enfin devant les contingences bassement économiques, la guerre entamée impose l’infâme et multiséculaire modèle du territoire avant la vie : devoir attendre un, deux, trois millions de morts pour, à la fin, finir autour d’une table. Le coût des vies payées n’est-il pas outrageusement disproportionné par rapport aux gains obtenus dans ce combat sans merci ?

Le coup d’éclat salvateur d’un Zelensky, ayant appris des morbides leçons de l’histoire, consisterait à oser déclarer la reddition d’un pays qui, au contraire de ce que développent de fumeux experts, ne peut militairement pas vaincre l’armée russe. Le tragique de l’histoire c’est l’entêtement à faire empirer la situation en remettant à plus tard l’issue négociée.

A l’obscène pouvoir d’un Poutine lançant sa machine de guerre répond l’héroïque jusqu’au boutisme du Président ukrainien qui shakespearise les perspectives : la dignité d’une nation par la mort de ses habitants. L’OTAN a clamé dès le premier jour de guerre qu’elle n’interviendra pas ; l’Ukraine doit se montrer plus civilisée que l’autocrate qui l’agresse. Une reddition unilatérale aurait une salutaire saveur alors que tout n’est qu’escalade guerrière avec sa floppée de charognes innocentes. Prendre le contrepied de la tentation du talion, faisant ainsi taire les armes, est le seul risque louable à tenter pour échapper au sombre crescendo.

Tant à perdre dans l’obstination que cela vaut bien une volte-face. Songer à tous ces massacres inutiles, à ces ravages insensés, aux haines démultipliées qui servent les semeurs de mort ; oser tout de suite le courage de la reddition, plutôt que d’être submergé par les corps de ceux qui n’aspirent qu’à une tranquille existence, loin des fracas géopolitiques, et reconnaître la vanité des voies guerrières.

L’humanité est-elle vraiment en âge de dépasser cette sempiternelle mécanique de la surenchère sacrificielle ? Ecouter les larmes de son peuple plutôt que les armes de l’ennemi.

05 mars 2022

Carnet de mort

Affleurent les plaies entre deux prières décharnées. L'écho d'une dévastation : à tant couler ses larmes dans le plomb, le son tombal s'impose. Horizon sans courbe, aspiration étouffée, en voie de fission délétère.

Que l'hémorragie des rets asociaux pour toile sans fonds perpétue son trop-plein d'infections : pseudo monde aux hystéries binaires.

Que les Etats tissent leurs sacs mortuaires avec l'arrière-goût du cadavérique Vingtième qui n'en finit pas d'empuantir son convulsif successeur.

Tout cela n'a plus aucune emprise. Détachement : surplus de souffrance qui insensibilise et rend incongru le fait même d'appartenir à l'espèce humaine. Nausée à gerber son restant d'âme : retrait sans aménagement, juste fondre en fosse, seul.

Pour toi, seule source de vie ôtée, ces quelques mots pliés et repliés avec pour fenêtre tes méninges légendées. Ne surtout pas être lu, encore moins commenté. Que cette page demeure sans lien.

A midi, le ciel est noir : les yeux se ferment.