02 décembre 2023

Les enragés

Pas de chœur, en l'espèce, juste une clique déchaînée qui, après avoir hurlé son indignation face aux atrocités commises par les troupes du Hamas, salive devant les crimes de l'armée terroriste israélienne et bave devant les méfaits de barbares colons. Il est temps de dénoncer cette complaisance qui absout d'office les massacres israéliens au nom d'un génocide subi voilà quatre-vingts ans par les parents et grands-parents des coupables envahisseurs et occupants de la Palestine !

Marre de lire et entendre tous ces prétendus porteurs de l'esprit des Lumières, de B.-H. Lévy à A. Finkielkraut en passant par le sénateur M. Habib lequel devrait honorer son mandat plutôt que se déshonorer comme porte-gueule du belliqueux Netanyahou... Eux, et tellement d’autres, nauséeux intellectuels à œillères, défendent jusqu’à l’obscénité un État qui cherche à anéantir toute trace palestinienne en Palestine par le déplacement massif d’une population terrorisée et l’ensevelissement de ceux restés sous les bombardements. Peu importe le mortifère objectif, B.-H. L. affiche son « Pourquoi je défends Israël » et Finkielkraut s’alarme de quelques croix de David taggués sur des murs de France sans la moindre marque d’empathie pour les milliers de morts palestiniens. Tous ceux qui ont signé le 15 octobre dernier la tribune collective "Islamo-gauchisme : nous ne devons plus tolérer l'intolérable" jugent sans doute légitime le massacre de masse commis par Tsahal dans la bande de Gaza. Ne rien dire sur l’impunité criminelle de l’armée israélienne signe l’abjecte mauvaise foi de ces donneurs de leçon prêts à vous stigmatiser antisémite à la moindre amorce critique.

Certains voudraient carrément pénaliser l'antisionisme, tel le sénateur Le Rudulier, ce qui reviendrait, par exemple, à empêcher le rappel des méfaits israéliens de 1948 à nos jours : l’illégale – et illégitime – occupation des terres palestiniennes, se torchant allègrement avec les dizaines de résolutions onusiennes, sans compter celles bloquées par le puissant complice américain ; les spoliations systématiques de Palestiniens au profit de nuisibles colons qui profitent de ces jours sombres pour humilier et/ou éliminer des Palestiniens de Cisjordanie avec l’onction gouvernementale ; les bombardements terroristes sur Gaza et son effroyable loi au talion disproportionné, pour un Israélien tué le 7 octobre, plus de dix Palestiniens l’ont été à ce jour ; l’indéfendable surdité d'une bonne partie des Israéliens à la demande légitime d'un État palestinien : tout cela dessine un bien repoussant tableau de cette société dans laquelle les Érinyes cultivent leur rage.

Refusons désormais ce lien pavlovien entre le peuple israélien et les populations juives de la moitié du vingtième siècle qui donnerait au premier un droit de crime contre l'humanité palestinienne au nom de ce qu'ont subi les secondes.

Dès 1967 de Gaulle avait parfaitement caractérisé la dérive du peuple juif réuni sur ces terres : « une ambition ardente et conquérante » source « d’interminables frictions et conflits », imposant depuis le pire aux Palestiniens. Il fut alors accusé d'antisémitisme par les adeptes de cette monomanie intellectuelle : les Beuve-Méry (fondateur du journal Le Monde), Jean Daniel du Nouvel Observateur ou Servan-Schreiber de L'Express laissèrent couler leur fiel mal encré.

Aujourd'hui, la voix de Dominique de Villepin sauve la dignité française en dénonçant ce travers psychique qui veut débusquer l'antisémitisme présupposé dans toute critique d'Israël. "À force de vouloir limiter la capacité que l'on a à s'exprimer, à force de traquer toutes les formes de pensée, on devient un très petit pays". Phare dans cet infect brouillard, merci Monsieur de Villepin.



 

01 novembre 2023

Tsahale guerre amasse les morts

Le traitement à œillères pro-israéliennes de la guerre Hamas-Tsahal décrédibilise Big Media français. Entendre, par exemple, Christophe Barbier légitimer les bombardements parce qu’ils proviennent d’une armée étatique bien propre sur elle, les chairs broyées et brûlées ne pouvant l’atteindre, mais condamner les troupes du Hamas pour leur tuerie de proximité signe la tendance politico-journalistique du moment.

Soixante-quinze ans d’occupation répressive, d’humiliation, de conditions effroyables de survie imposées à la population de la bande de Gaza et l’on voudrait une réaction mesurée, calibrée et pleine d’humanisme envers les colons israéliens qui ont envahi des terres palestiniennes. Quand considèrera-t-on à sa tragique hauteur l’interminable agonie des Gazaouis entretenue par les autorités israéliennes ? Une vie entière à subir des occupants qui bafouent avec morgue le droit international puisque le bibendum américain les couvre… Cette loi du plus impitoyable, qu’ai-je à foutre qu’elle soit suivie par des Israéliens de confession juive pour la quasi-totalité ? Ils pourraient être Bantous, Auvergnats de souche ou Tartempions d’outre-Terre que ça ne changerait rien au fait : le génocide perlé en cours depuis l’équivalent d’une existence est le premier des crimes.


Au nom de quel diarrhéique principe les bombardements massifs sur Gaza-camp de concentration seraient tolérables ? Parce qu’il y a eu actes ignobles, dits « terroristes », de combattants du Hamas ? Tsahal peut donc, avec la bénédiction occidentale, mener son opération criminelle selon une hémorragique loi du Talion : plus de huit mille Palestiniens tués – chiffre très provisoire – pour mille quatre cents morts chez les colons...

Soyons lucide : ce que veulent Netanyahou et sa clique c’est la disparition de toute trace palestinienne en Palestine. Comment cela se nomme-t-il lorsqu’on planifie et met en œuvre les moyens nécessaires à une telle fin ? Ce qui aurait été commis par n’importe quel autre Etat, tiens, au hasard, la Russie de Poutine, dans un territoire ne relevant pas de sa souveraineté, aurait déclenché des condamnations sans appel, des sanctions tous azimuts, la mobilisation de la justice pénale internationale et surtout une aide militaire massive pour la nation victime… mais avec Israël, rien, mieux même : le soutien aux sanguinaires représailles disproportionnées.

L’attaque du Hamas apparaît déjà bien modeste par rapport à tout ce qui a été perpétré depuis. Et si l’on ajoute à cela les décennies d’une tyrannie israélienne qui étouffe méthodiquement Gaza et dévore jour après jour la Cisjordanie, la violence déchainée du Hamas prend des airs de baroud suicidaire.

Seule solution : un coup d’arrêt immédiat imposé de force à la vengeance hypertrophiée de l’Etat israélien et la décision internationale de rendre l’intégrité territoriale à la Cisjordanie tout en désenclavant la bande de Gaza. Malheureusement les extrêmes de tous bords ont le vent mauvais en poupe et rien de viable ne se profile : d’un massacre l’autre comme seul horizon. Et ce n’est pas le croulant Biden qui aura l’envergure historique de lancer un ultimatum au Premier ministre israélien : un cessez-le-feu suivi de vraies négociations pour qu’enfin vive un Etat palestinien. Ça, ce sera lorsque les colons israéliens auront un cortex insulaire accessible à l’empathie pour les Gazaouis sans avenir…





04 avril 2023

Immonde état...

Tout ce qui se déroule incite à se retirer du champ humain. Les dirigeants criminels qui jouent avec la vie des autres pour assouvir leurs archaïques ambitions et combler leur ego grotesque, avec la complicité d'une partie de la population pour qui la "servitude volontaire", décrite par le fulgurant La Boétie, est devenue une raison d'être ; la dérive climatique qui rend dérisoire toute initiative à l'échelle d'un ou de quelques pays ; les manifestants et grévistes français qui s'acharnent dans leur pseudo révolution d'autruches... et tant d'autres facteurs qui pourraient s'agréger ici avec un peu plus de suivi de ma part.


Pétrifiant panorama qui impose un changement radical de fonctionnement de l'espèce humaine : l'anthropocène requiert une organisation politique à la hauteur de l'ère ouverte par notre genre vivant qui exploite, saccage et détruit massivement. Victor Hugo appelait en son temps à la naissance des "États-Unis d'Europe", mais la situation rend cette ambition, qui nous semble pourtant encore, pour nous Européens, inaccessible, trop timide et inadaptée aux défis imposés. Seule une gouvernance mondiale réelle - un Etat-Monde - pourrait atténuer la suite du processus provoqué par la frénétique activité humaine... Montaigne affirmait que ne rien faire constitue la première et la plus fondamentale des occupations, car elle se concentre d'abord sur l'acte de vivre : suivre ce précepte humaniste nous aurait fait économiser et mieux respecter les trésors de la Terre.


Nous voilà dans le chaos du changement climatique et des décérébrés aux manettes s'acharnent dans leur dérisoire, mais hautement criminel, déferlement militaire. Tant de vies, d'énergie et de moyens dédiés à la stérile folie de quelques-uns : voilà ce que devrait juger une juridiction pénale internationale, voilà ce que jaugeront, avec dégoût, les générations des siècles suivants si la dévastation engendrée par notre époque leur laisse la simple perspective d'exister. Honteuse arriération comportementale qui se déroule sans qu'individuellement on puisse influer en quoi que ce soit.


Alors modérer son rapport au monde aliénant reste la seule voie sans issue supportable.

12 mars 2023

Vie de boue : horizon crevé

En février j'ai effectué 53 kilomètres à pied, 299 à vélo et... zéro en voiture selon le relevé mensuel fourni par Google Maps.

Du fond d'un lit à la température corporelle j'ai bien conscience du privilège d'être en vie dans "le silence des organes" pour reprendre l'une des citations préférées des aspirants étudiants en médecine lors de leur épreuve écrite de SSH. Le chaos dépeceur est lui fortement aux basses œuvres en ce début d'année : une Terre dont on sait qu'elle tremble par nature en certains territoires, ce qui n'empêche pas des salauds-criminels de l'immobilier d'utiliser du sable comme matériaux de construction, donnant ainsi la patte tombale à leurs sordides édifications. Plus de cinquante mille morts en quelques secousses entre Turquie et Syrie : suppliciés Syriennes & Syriens d'un Vingt-et-Unième siècle qui ne leur aura épargné aucune tragédie.

Par centaines de milliers de charognes, l'Europe fournit aussi son obole généreuse à la Camarde via la guerre dont on commente tous les aspects techniques, logistiques, stratégiques, géopolitiques... jusqu'à la nausée. Tous ces morts pour quoi ? Encore et toujours défendre son bout de terre qu'une fois souverainement (re)conquis on pollue, défigure, malmène dans toutes ses couches...

Une strate d'hexagonal, pour finir, bien pitoyable. Le comportement de parlementaires, notamment issus du malfamé repaire LFI, beugle comme un révélateur de médiocrité : ils ne parlent plus, ils font juste du bruit ; ils n'agissent pas davantage, ils gesticulent ; plus de pensées élaborées, juste des saillies mal ficelées. Minable représentation nationale parfaitement à l'image de cette société. La députée Rousseau précise que l'Assemblée n'est pas un salon de thé... quelle lucidité ! Mais l'Hémicycle a-t-il pour autant vocation à singer les coulures d'une quelconque buvette aux pochtrons incommodants ? Cette manière de se croire important parce qu'on braille plus fort que son haï voisin rappelle celle des tocards en taule ondulée ou sur deux roues motorisées qui parcourent à toute berzingue les artères urbaines pour pétarader au maximum. Du dérisoire pur jus cracra.