13 février 2012

Prenons l’air « civilisé »…

Un C dans l’air d’une exceptionnelle hauteur et profondeur (si, si, c’est cumulable chez Calvi !) d’analyse. L’approche de Jean-Paul Delevoye, murie par ses expériences de Président de l’Association des maires de France et surtout de médiateur de la République, en a été la source première. Son diagnostic des déviances du système politico-médiatique, dans une démocratie dénaturée, éclaire un demi-siècle d’évolution de notre régime. Avec comme interlocuteurs le subtil et européen Dominique Reynié, le percutant Christophe Barbier et un historien chevronné, les échanges ont fouillé les dysfonctionnements sans faux semblant.

La gestion du temps politique, obsédé par la séduction d’un électorat volatil, ne peut s’accorder avec les impératifs d’une nation surendettée. La démocratie succombera-t-elle d’avoir fait la place trop belle à la démagogie de carriéristes talentueux et rhétoriciens ? Tout ne tient encore que par le crédit accordé aux branches protectrices.

Une part croissante de la population se détourne de ce qui devrait former le fameux contrat social avec ses valeurs censées être partagées. La délicate question de la compatibilité de notre société avec les schémas d’individus faisant de leur religion un objectif politique, par conviction profonde ou provocation systématique, ne doit pas être éludée par frilosité intellectuelle.

La campagne des présidentielles 2012, avec cette explosivité du tissu social, doit-elle se concentrer sur la rébarbative déclinaison des propositions techniques et laisser les grands desseins enflammés à des lustres plus apaisés ? Si vœu il y a, il est illusoire. Le pluralisme exige la confrontation jusqu’à la mauvaise foi. Exalter son premier cercle militant pour mieux enthousiasmer les sympathisants qui eux-mêmes influenceront une partie du corps électoral.

Ça vente, les formes se brouillent, les sens dérivent, la pesanteur sociale et ses obligations maintiennent encore nos repères, mais l’effondrement n’est plus impossible.



04 février 2012

Été amer, hiver rêvé

Engourdie, la contrée écarte davantage ses gerçures pour que les courants y dévastent le semblant de vie qui oserait persister. Racle les fonds, titriseur-charognard, harcèle ta proie pour pétrifier toute résistance et pomper le liquide vital.

Les empapaouteurs feuillus n’ont qu’à bien se tenir, la justice existe bel et bien dans notre pays. Les gloutons sans vergogne, même parés de cabinets d’avocats et d’huissiers, n’ont pas toujours le dernier mot. L’engagement personnel, sans auxiliaire, et la sincérité des arguments peuvent triompher de la technique juridique spécieuse d’un mastodonte financier.

Je souffle, par moins vingt ressenti, comme si la belle saison venait me chatouiller les narines bien avant l’heure. D’un été gâché aux rigueurs payantes de cet hiver, les saisons sont loin de disparaître.

Ancrage lyonnais et vie partagée m’ont insufflé la résolution nécessaire contre les certitudes assénées par l’hypertrophique adversaire. Quelle jubilation en découvrant hier midi, dans l’escalier, la troisième page du jugement : «  Par ces motifs (…) reçoit M. Loïc Decrauze en son opposition ; déboute la société C. de l’ensemble de ses demandes ; condamne la société C. aux dépens. »

Bring on the night pour une profonde inspiration rythmique. Petit pot de terre, la justice française m’a permis de résister au rouleau destructeur de la Finance amasseuse de prétendues créances. Hommage à tous ceux qui m’ont soutenu, de près ou de loin ; sur la toile et sur la terre ferme : sept mois d’angoisse diffuse pour une délivrance qui embrase le cœur.