15 janvier 2015

Libère tes dépressions religieuses !

Des rassemblements dignes et impressionnants ? Parfait ! Des cérémonies solennelles ? Sans fausse note ! Une classe politique consensuelle sur les principes vitaux de notre République ? Exemplaire ! Un nouveau numéro de Charlie Hebdo alliant émotion et irrévérence ? La meilleure formule attendue !

La réaction d’Etats et d’individus à cette couverture, magistral pied-de-nez aux terroristes qui se revendiquaient musulmans ? Lamentable ! N’auraient-ils toujours pas compris la teneur de notre soubassement civilisationnel ? Plus certainement, ils l’ont tellement en rejet que même une tuerie barbare n’entraîne aucune évolution doctrinale chez eux. Du dogme en triple couches comme autant de crasse dans le cerveau.
Résister aux diktats terroristes implique le contraire de ce qu’ils escomptent : de l’humour qui ne soit pas à l’eau tiède et qui ne ménage pas cette idéologie religieuse, d’autant plus lorsqu’elle sert de prétexte au massacre.


Certes, plus de quatre millions de personnes ont fait corps pour défendre l’expression libre, mais cet élan ne doit pas nous assoupir et laisser croire au ralliement généralisé. Les partisans de la plongée dans le formol d’une outrance dite blasphématoire sont loin d’être une variable marginale. Comme le regretté Charb les y invitait : qu’ils se moquent, à leur tour, des athées, avec les plus féroces traits de crayon et déliés de stylo, mais qu’ils abandonnent cette sourde complaisance pour ceux qui vomissent notre esprit des Lumières et voudraient émasculer notre sens de la dérision.

10 janvier 2015

En marche, citoyens !

En marche, citoyens !
Charlie, nous soutenons !
Manifestons !
Nos stylos purs
Dessinent nos opinions !


A 45 ans, je prendrai part pour la première fois à une manifestation publique, plus adepte, jusqu'à présent, de l'indignation scripturale et individuelle.

Ces trois derniers jours, c'est notre forme même de vie, l'héritage premier de notre siècle des Lumières que ces terroristes illuminés ont voulu charcuter. Porter ces valeurs vitales et compter nos rangs pour incarner l'inaltérable liberté d'expression.

Hommage à toutes les victimes, pensée affective à leurs proches.


07 janvier 2015

Allah ! Pan ! Pan ! Sang de Charlie…

Presque 40 ans après le "Papa Tango Charly" de Mort Shuman, voilà le nihiliste Allah ! Pan ! Pan ! Sang de Charlie... Hebdo.



Depuis le Onze Septembre 2001, je n’avais jamais suivi en boucle France Info entre deux déplacements, mais aujourd’hui l’effroi est vraiment trop fort.

J’écoutais en début de matinée l’écrivain Houellebecq sur sa troublante Soumission et la bascule sidérante opéra quelques heures plus tard. Le douillet début 2015 n’aura même pas tenu une semaine. Fin des confiseries, début de la Terreur clandestine, ciblée ou aveugle, obscurantiste dans tous les cas. Ces innommables ont assassiné de talentueuses incarnations de la liberté d’expression pour se venger d’efficaces caricatures.
La résistance à cette peste pseudo religieuse doit s’imposer plus que jamais. Tous avec Charlie désormais quotidiennement dans nos esprits. L’adorable Cabu qui laisse orphelin son Grand Duduche, le mordant Wolinski et son trait rapide, et toutes les autres victimes ne doivent pas être tombés dans ce combat pour que nous capitulions.
Dernier dessin de Charb
Ces lâches intégristes, ces « connards », pour citer Jean Plantu, courent toujours… De notre côté, pour reprendre le titre du, j’espère, non-prophétique Houellebecq, pas de soumission, aucune, jamais !


04 janvier 2015

Bébé Rom à la mayonnaise opportuniste

Indigestion. C’est à celui qui fera le plus entendre son dégoût, dont le tweet fessera le plus rudement le cul communal de Champlan. Voilà donc une localité tellement pétrie de xénophobie qu’elle refuse de polluer la terre de son cimetière avec la dépouille d’un nourrisson Rom…

Oui, juridiquement le maire pouvait refuser cette inhumation, mais la tempête médiatique a ses critères moraux implacables. Dans le cas cracra d’espèce la négation par le premier magistrat de la commune d’avoir pris une telle décision est étouffée par le brouhaha indigné, suiviste et disproportionné. Avec d’autres usages sociaux la vox médiatique l’aurait déjà pendu haut et court laissant son cadavre se faire becqueter par les charognards voraces.

Le Premier ministre Valls occupe la place d’honneur dans le courroux opportuniste sur cette affaire. Il donne l’impression de surjouer l’effarement comme pour compenser sa politique macronisée, déviance insupportable pour le flanc crypto-socialiste de sa majorité branlante.



Alors doit-on désormais considérer qu’un cadavre de nationalité étrangère est au-dessus du droit ? La bien-pensance fait montre d’une générosité exacerbée tant que cela n’affecte pas son propre confort. Allons au bout de la logique transpirante : retirons aux maires ce pouvoir d’appréciation et confions aux préfets la gestion mortuaire, dans la bonne tradition jacobine française. Macchabées, vos papiers !

01 janvier 2015

Premier ensoleillement

A Marie & Laurent

Prendre la plume pour remercier ces amis avec qui j’ai vu naître 2015. Chaleureuse tablée pour des instants de bonheur simple qui réordonnent sainement la hiérarchie des choses : entre ce qui compte à partager et ce qui encombre l’existence.


Ecrire la plénitude ressentie au petit déjeuner ensoleillé d’un premier janvier serein, régénéré. Échanger sur les vraies priorités à cultiver, sur les affections à entretenir sans rabougrir ses élans, sans économiser ces instants de précieuse vie laquelle, sans coup férir, peut s’interrompre, laissant ceux qui restent avec le sentiment de n’avoir pas assez multiplié les moments dédiés à la complicité d’évidence.

Résolution de publier ici de plus fréquents ressentis, dans des domaines plus personnels, et de ne jamais minorer les parenthèses enchantées.


A cette douceur première, donc…