25 août 2014

L’îlot d’enfantillages

Il y eut Casimir Périer, parangon du tranchant politique… Voici venu le temps de Casimir Hollande, spécialisé dans l’engagement émoussé. Sa troisième rentrée présidentielle ne pourra leurrer davantage : ses pactes au gloubi-boulga pourrissent avant même d’avoir été réellement goûtés. Ses flopées d’intentions rappellent les égarements immobiliers de certains pays qui laissaient tomber en ruines les fondations sans que jamais les bâtisses ne vissent le jour.
Casimir Hollande a le teint avenant, les courbes conviviales, le ton léger à souhait, mais son allergie au conflit l’empêche d’imposer le traitement nécessaire. Résultat : la guimauve prolifère là où le remède requerrait quelque acidité dans le lard hexagonal.
Bonne nature, Casimir tournicote dans ce manège désenchanteur précipitant les îlots encore émergés vers une mélasse pétrifiante. Valls n’y changera rien : le froncement de ses sourcils n’est dû qu’au fait de se positionner systématiquement face au soleil pour répondre aux interrogations : ne prenons pas pour une détermination ce qui n’est qu’une incommodité circonstancielle.
Est-ce pour autant la faute du bonhomme Casimir ? Le Goldorak en carton-pâte qui l’avait précédé connut-il davantage de réussite ? La réponse électorale fut cinglante.
L’échelle actuelle du pouvoir politique n’est en fait pas la bonne. Tant que le saut vers un Etat européen ne sera pas effectué, nous n’aurons que peu de prise sur les courants économiques mondiaux et les mesures adoptées seront aussi efficaces que les moulinets d’un nageur débutant perdu dans une baïne. Les Etats-Unis d’Europe, voilà un vœu toujours aussi utopique qu’à l’époque de Victor Hugo : il suffit d’assister aux résistances d’un autre âge que provoque la très nationale réforme territoriale.

Freinés par notre mille-feuille administratif, engoncés dans les limites d’une France à bout de souffle, nous entretenons toutes les conditions pour une asphyxie terminale. Pom pom pom pom pom pom… bonne nuit le pays !

Article également publié sur AgoraVox.