09 juillet 2015

L'Union des gnons

On aurait pu l’entendre roucouler, le Tsipras, à son entrée au Parlement européen, tant il jubilait d’occuper le cœur des tensions. Initiative malhonnête : demander aux Grecs s’ils veulent un nouveau coup de férule sans préciser le coup de massue dramatique de l’autre voie. Un choix faussement technique plutôt qu’un dilemme politique, le déviant Tsipras tente l’incompatible cumul : refuser le plan soumis et rester dans la zone protectrice. Un grand écart intenable, sauf dans l’univers populiste.

Signe révélateur : et le maquignon Mélenchon qui tente de faire peau neuve avec du cuir craquelé, et la Bassine à la peine avec son géniteur se réjouissent à l’arrivée de l’anti-euro très très primaire. A défaut de pouvoir gérer dignement l’éviction de son père ragaillardi, la Marine offre sa mine déconfite pour soutenir un extrémiste de gauche. On retrouve là les mêmes acoquinements idéologiques que lors du référendum de 2005 en France : bloc disparate qui se soude pour détruire mais sans capacité de substituer quoi que ce soit de viable.


L’invective postillonnée du Mélenchon, la litanie mécanique de la Marine en pâmoison devant cet extrême gauchiste qui se repaît du pouvoir quitte à sacrifier son pays, voilà vers quoi pourraient basculer quelques démocraties européennes. En attendant, subissons les gueulantes pour la galerie, les trahisons de couloir et plaignons ce pays qui agonise.