Entre ces deux récents
événements, quel est celui qui vous indigne le plus ?
a) L’innocence des Musulmans de Sam Bacile, réquisitoire contre le prophète.
b) Les violences meurtrières
qui ont suivi.
(Échantillon représentatif
de deux mille personnes de confession musulmane.)
Voilà un sondage qui
serait utile pour rendre compte de l’état réel d’une partie croissante de la
société française.
Dans un C dans l’air titré « L’Islam
s’embrase-t-il ? » Calvi et ses invités ont passé leur temps à
souligner l’indigence, la médiocrité et la débilité du court métrage, se désolidarisant
ainsi nettement de cette production voire s’excusant de devoir faire une
analyse sévère des déchaînements barbares qu’elle a engendrés. L’échelle des
valeurs se fragilise au point de prendre en compte la mauvaise qualité d’une
œuvre dite blasphématoire pour compenser son approche critique des conséquences.
L’intolérable n’est que dans le déferlement de haine qui a suivi, dans cette
volonté d’incendier, de lapider, d’écraser tous ceux qui osent ne pas croire
dans leur dieu et ne pas respecter leur prophète.
Le printemps arabe m’avait
enthousiasmé. Le crépuscule salafiste est en train de s’y substituer.
Naïvement, nous espérions pour ces pays libérés du joug autocratique une
aspiration majoritaire à une liberté respectueuse de toutes les opinions. Ce
n’est pas tellement la présence des intégristes qui inquiète, on pouvait
largement l’anticiper, mais le silence et l’inaction de ceux qui louaient le
soutien des Occidentaux à leur Révolution.
Pour revenir à la France,
a-t-on oublié les attaques bien plus sévères du magazine Hara Kiri de l’insoumis Choron contre la religion catholique et Jésus-Christ ?
Cela a-t-il provoqué de tels actes disproportionnés ? Notre
vingt-et-unième siècle se laisse gangréner par la régression obscurantiste. Je
souligne ces différences d’autant plus aisément que je ne crois à aucun dieu.
Autre
point sensible : il y aurait une inégalité de traitement des attaques
selon qu’elles visent les Juifs ou les Musulmans. Là encore, il faut ôter ses
œillères idéologiques. Si l’on retient les moqueries contre la religion et les
croyants, la création française (notamment les humoristes) n’épargne en rien le
judaïsme. Si l’on se fixe sur des faits historiques, alors oui il y a une loi,
que certains estiment liberticide, qui réprime le révisionnisme. Quel est le
fait historique de cette dimension traumatisante et avec cette proximité
temporelle qui mérite une protection particulière au regard d’un négationnisme
actif ? Sans l’intervention du Conseil constitutionnel, le législateur
protégeait de la même manière le génocide arménien. Il n’y a donc pas
d’exclusivité prédéfinie ; seule l’urgence à combattre un prosélytisme
jugé indigne pour les victimes peut appeler une loi restreignant la liberté
d’expression.
Un
élève de terminale, d’origine marocaine, déclare ne pas se reconnaître dans les
valeurs de la République, ce qui est son droit strict, mais déchaîne sa
violence, telle une justice personnelle, simplement parce que ce qui lui est
répondu ne lui convient pas. L’enseignant frappé a finalement confirmé la toile
de fond politico-religieuse de l’échange. Qui tape un prof, tue un ambassadeur…
Des dizaines de milliers de personnes ont été
assassinées par des terroristes se revendiquant de la religion islamique.
Verra-t-on un jour, en France, une manifestation massive des Musulmans
condamnant les violences meurtrières faites au nom de leur religion et
soutenant la liberté d’expression d’une société laïque ? Certainement…
quand les salafistes mangeront du porc.