Depuis les Trois Digues,
entre Sète et Marseillan : à vingt-quatre impressions par journée, je
tutoie la léthargie ; à mille sensations par seconde, je disjoncte. Humer
les cimes, frôler les abysses puis entretenir les ondulations viables.
Au pourrissoir les
prestidigitations sans magie, les envolées pour une galerie aux ordres, les
catharsis imbibées à se tordre jusqu’à la répugnance… Rien à retenir, tout à
expulser : l’angle mort ne doit plus saloper l’alentour. J’éparpille les
restes du cirque initiatique.
Inventer des sphères aux arêtes
vagabondes, étriller jusqu’à satiété, empaler les empapaouteurs de chairs fraîches et se laisser gagner par les cieux
aux luminescences voyageuses. Au creux d’une colline sétoise, j’irise mes
éclats pour mieux enrober les failles et pousser à bon port ma caillasse.
Depuis un jardin fontésol :
croquer la tête du criquet. S’imprégner des langages insectués sans broncher, surtout ne pas émettre le moindre son et
se laisser couler dans ces univers entremêlés.
Nos complexités artificielles
n’arrivent pas à l’ombre de la cheville de cette Nature en verve. Quiétude
possible sitôt l’humilité atteinte. Ciseler son passage en préservant ses
ancrages : une radieuse cuillérée de Fontès pour maman, une pincée de
Rueil pour papa, un nappage de Cellier pour les parents de ma BB, le tout dans
une bonne pâte lyonnaise pour savourer sur le long terme. Recette d’un cœur à maturité
qui ne s’encombre plus du surplus déviant : sans s’assécher à force d’être
imperméable, sans porosité excessive qui désagrègerait les choix cardinaux.
Goûter chaque moment en densité au
risque de ne plus en avoir l’occasion l’instant d’après.