Incapacité des peuples et des
dirigeants à faire de l’Union européenne l’instrument d’une réelle puissance
qui s’impose d’un seul tenant à l’extérieur. L’assemblage disparate dépense la
majeure partie de son énergie à tenter de résoudre les tergiversations
internes. Au modèle d’un volontariat constructif a succédé la persistance d’une
stagnation entretenue. Ce sur-place exacerbe les défauts institutionnels et de
plus en plus est dénoncé le technocratisme illégitime de la Commission.
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Genèse de l'Union européenne. |
En quoi les commissaires
européens seraient moins légitimes à leur poste que les ministres nationaux ?
Les premiers sont choisis et non élus, certes, mais tout comme les seconds,
et l’adoubement par le Parlement européen – instance qu’on ne peut faire
plus représentative de l’opinion des peuples de l’Union – vaut bien le vote de
confiance à un gouvernement national.
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Répartition des pouvoirs dans l'UE. |
Dernièrement, paradoxale
confirmation de la place considérée comme secondaire, voire accessoire, de
certaines fonctions européennes : un ministre français en échec, critiqué
de toutes parts, non retenu pour l’équipe de combat de Valls, va prétendre au
poste de… commissaire européen ! Calamiteuse image de cette institution
qui devrait, au contraire, réunir des personnalités en réussite et dont le
mordant donne envie. Prendre cette instance exécutive comme le mouroir politique
de responsables déchus ne peut qu’entretenir la défiance.
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Commission européenne. |
Inconséquence des ténors
politiques qui se prétendent pro-européens (il est vrai qu’on en compte de
moins en moins, surtout à l’approche des élections) mais ne veulent surtout pas
faire don de leur temps et de leur talent à la cause européenne en détechnocratisant des instances victimes
d’un manque de personnel attractif et reconnu médiatiquement.
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Conseil européen |
Résultat : le système se
sclérose faute d’être animé par des personnalités d’envergure. Le contenant n’a
jamais fait la saveur d’un plat. L’insipidité d’une Union dénoncée comme
castratrice tient au désengagement des sociétés nationales censées la
constituer : désaffection des mastodontes politiques – le Conseil européen
délivre de moins en moins d’impulsions pour une construction exaltante et se
ratatine aux conciliabules gérant les désaccords – indifférence médiatique et
désintérêt des peuples.
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Politiques de l'U.E. |
Faudra-t-il une déflagration
économique bien plus dévastatrice pour qu’un choix clair s’impose ? Cette
U.E., à force d’être bouc émissarisée,
non plus seulement par les anti-européens, mais aussi par une classe politique
nationale à bout de souffle, devient un verni écaillé peinant à couvrir une
désunion dans l’adversité, l’anti-devise malheureusement en cours. L’Union post
2005 a perdu cette âme fragile qui en faisait une espérance politique pour nous
grandir.
Si la consultation de juin
prochain dégage une majorité de députés eurosceptiques qui, par exemple, n’approuvent
pas la Commission choisie par les chefs d’Etat et de gouvernement en déphasage
avec l’idéologie dominante du nouveau Parlement (anti-) européen, nous
pourrions assister à une implosion institutionnelle. Ajoutons à ce blocage la
décision d’un des gros Etats fondateurs de quitter le navire en perdition et c’en
serait fini du projet initié soixante-quatre ans plus tôt… Dans le chaos généré
émergeraient des accords multilatéraux consacrant de fait la scission en deux
modèles européens devant affronter des épreuves bien plus aiguës.
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Construction à "petits pas". |
La nouvelle équipe hexagonale
donne la part belle aux défenseurs du Non au « traité établissant une
constitution pour l’Europe ». Les deux premières têtes étaient, dans leur
intime conviction, contre ce projet : l’un, Fabius, l’a assumée jusqu’au
bout alors que l’autre, notre nouveau Premier ministre censé sortir l’action
gouvernementale de l’ornière, a rallié la position officielle de son parti –
par discipline ou opportunisme, on ne le saura jamais. Je n’oublie évidemment
pas le tempétueux Montebourg désormais détenteur de l’économie nationale.
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Chronologie de la construction européenne. |
L’harmonisation des discours
lors de la campagne des européennes devrait obliger certains à des contorsions
intellectuelles douloureuses. En attendant, observons ce que ces « nonistes »
au pouvoir sont capables de réaliser en restant en phase avec leur souhait d’une
autre Europe et souhaitons que ce soit autre chose qu’un « vent mauvais »…