On aurait pu l’entendre
roucouler, le Tsipras, à son entrée au Parlement européen, tant il jubilait d’occuper
le cœur des tensions. Initiative malhonnête : demander aux Grecs s’ils
veulent un nouveau coup de férule sans préciser le coup de massue dramatique de
l’autre voie. Un choix faussement technique plutôt qu’un dilemme politique, le
déviant Tsipras tente l’incompatible cumul : refuser le plan soumis et
rester dans la zone protectrice. Un grand écart intenable, sauf dans l’univers
populiste.
Signe révélateur : et le
maquignon Mélenchon qui tente de faire peau neuve avec du cuir craquelé, et la
Bassine à la peine avec son géniteur se réjouissent à l’arrivée de l’anti-euro
très très primaire. A défaut de pouvoir gérer dignement l’éviction de son père
ragaillardi, la Marine offre sa mine déconfite pour soutenir un extrémiste de
gauche. On retrouve là les mêmes acoquinements idéologiques que lors du
référendum de 2005 en France : bloc disparate qui se soude pour détruire
mais sans capacité de substituer quoi que ce soit de viable.
L’invective postillonnée du
Mélenchon, la litanie mécanique de la Marine en pâmoison devant cet extrême
gauchiste qui se repaît du pouvoir quitte à sacrifier son pays, voilà vers quoi
pourraient basculer quelques démocraties européennes. En attendant, subissons
les gueulantes pour la galerie, les trahisons de couloir et plaignons ce pays
qui agonise.