A
entendre Mélenchier sa haine à la
face de l’impassible gardien de la paix me sont remontés les grognements du
pater Le Pen : en 1992, le leader-fondateur du Front national éructait un menaçant « Je m’en souviendrai… »
à l’un des représentants de l’ordre chargés – face à des nationalistes corses
déchainés – de l’empêcher de tenir son meeting à Ajaccio.
Le Pen en 1992 - Mélenchon en 2018 : le rictus des extrêmes |
Rassemblement national applaudissant Mélenchon |
L’enragé
bave sa République, sacralise son infecte carcasse et s’improvise chef de meute
pour mieux galvaniser ses soutiens : le voilà incarnant le Pôple à lui tout seul, l’élu mal
embouché de la quatrième circonscription des Bouches-du-Rhône… Sa
républicanissime majesté supposerait une impunité sans borne qui entrave le
pouvoir judiciaire. Le tribun déchaîné se montre implacable sur les autres,
mais tellement accommodant avec ses turpitudes.
Mélenchie tout ce qu’il peut pour
déstabiliser les institutions d’une République dont il se prétend le Parangon
inflexible. Sa torve roideur simplifie le pouvoir macronien pour mieux sentir
croître sa chapelle idéologique. A force d’éreinter sans mesure tout ce qui n’est
pas lui, tout ce qui n’envisage pas le système à la lueur rougeoyante de ses
emportements, il attise la radicalité révolutionnaire dont on sait, par expérience
historique, qu’elle se prolonge de très dangereuse façon. Le magnifique, mais
tellement enjolivé, Un peuple et son roi,
s’achève avec l’espoir des sans-culottes sitôt le souverain guillotiné, mais
sans aller jusqu’aux génocidaires dérives de la Terreur.
Mélénchon, chef de bande |
Tout
comme la période vichyssoise fut un révélateur du fond de l’âme de chaque
citoyen – attentiste, collabo ou résistant – l’irruption de la Justice dans les
affaires pas nettes des prétendants au pouvoir exécutif dévoile leur substrat comportemental. Là où les Sarkozy, Fillon et Le Pen se sont
exercés à la surenchère verbale – Bayrou, le centriste, a eu, lui, l’attitude exemplaire
– Mélenchon passe le cap de la fureur tribunitienne et traduit sa rage par la
violence physique. Il prouve ainsi n’être qu’un chef de bande qui s’estime
au-dessus des lois et des procédures judiciaires. Cette sale manière d’être
suffit à le délégitimer pour la fonction présidentielle, sauf à vouloir que la France
s’essaye à la démocrature post-révolutionnaire.
Le
pays aurait tout intérêt à laisser l’insurrectionnel Mélenchon à la porte bien
fermée du pouvoir, comme à ne jamais goûter l’eau saumâtre de la Bassine. Leur
populisme ? Rien d’autre que le facile moyen pour satisfaire leurs ambitions
délétères. Mélenchon n’a le culte que de lui-même : la République ne constitue
que l’aguicheur paravent pour asseoir ses diktats revanchards. Un Comité de purge
publique pointe son arbitraire à chacune de ses tonitruances. Préservons notre France
et notre Union européenne de ces tristes sires à la sauce perdante.