Je me satisferais bien de quelque bouc émissaire. Petit tour humiliant sur la sellette avant l’appel à neutralisation physique. Facile à faire croître, à entretenir chez des peuples aux espoirs en fonte vertigineuse. Foutre son poing dans la tronche de ces banquiers joueurs de casino-bourse ; dynamiter les agences de notation, délétère dopant du panurgisme financier ; écharper les spéculateurs sans foi et aux lois d’exception… Faciles responsables de notre bord du gouffre.
Des décennies de complaisance démocratique ont laissé filer les déficits : la fin des Trente Dispendieuses passe par la mise forcée de notre système redistributif à l’aune de nos moyens réels. La douloureuse affaire est collective et ne peut se résumer à la mise au ban de la société d’une fraction d’elle.
Sujet collectif et européen. Depuis 2005, l’Union a perdu son souffle. Une minorité du peuple européen a décidé qu’il n’y aurait pas l’amorce du pas politique proposé, pour des raisons aussi variées qu’incompatibles, et depuis plus rien, stagnation technocratique.
A l’heure grave d’un possible effondrement du système économico-financier, plus le temps de complexifier les positions : soit chaque pays reprend sa souveraineté pleine et entière, monnaie comprise, pour vivre son nationalisme social avec les moyens que lui laisseront ses finances publiques, soit nous programmons le fédéralisme comme inéluctable voie de salut couplée à une austérité solidaire des peuples.
Au bas, deux blocks. A droite, celui où l’on expérimente, où l’on torture, où l’on crame ! Rester un peu, la nausée montant à soixante-dix ans de distance. A gauche, un peu en retrait, le block cellulaire pour détenus réfractaires. On entasse dans des cellules ou, pour les plus subversifs, on laisse crever dans des geôlettes individuelles. Sophistication de l’atroce : un volume et une surface ne permettant ni la station debout ni la position assise. L’entre-deux insupportable pour faire expier le responsable désigné, la vermine source de nos maux…