Depuis quelques mois, je m’essaye
à une nouvelle pratique d’écriture quasi quotidienne : le commentaire
cinglant sous article de presse. Un peu plus long qu’un tweet, bien plus court
qu’un texte, il oblige à tendre vers la fulgurance accrocheuse, à viser le cœur
du sujet sans digression : éventrer au scalpel, attiser au vitriol et
laisser agonisant. Il faut marquer l’esprit venu par hasard vous lire au milieu
d’un fatras d’autres interventions dominées par l’illettrisme sans gêne et les
poncifs du zinc de quartier.
Par commodité, pour ces
quelques lignes à diffuser immédiatement, je ne passe plus par la plume via les
pages quadrillées du Journal en retrait.
Les cliquetis de l’Azerty remplacent le glissement encré sur feuille.
Florilège des plus
féroces, pour hérisser l’attention sur ce monde malade dans toutes ses
entournures :
(En cliquant sur le titre de chaque commentaire, vous trouverez l’un des articles à l’origine de ma réaction.)
Europe
Que le paysage politique
prenne enfin la mesure du seul vrai clivage qui doit recomposer les partis
prétendant au pouvoir ou se cabrant dans la contestation urticante :
l’Europe et la suite de sa construction. Le reste, la gestion du pays, obéit à
de tels impératifs indépendants de notre volonté, à moins de croire au salut de
notre isolement, que les antiennes idéologiques s’apparentent de plus en plus à
des barouds d’honneur.
Avec Hollande c’est l‘UE
version Noël et conte de fée réunis. Coué-Hollande va nous pondre de la
croissance rien qu’avec quelques dispositions dans un traité. Et surtout, il
compte faire naître l’enthousiasme chez des partenaires qu’il aura d’entrée froissés
en se torchant avec le travail consensuel accompli… Hollande, l’autre politique
du dommage… européen.
Fabius, le roquet de
l’époque Chirac, a évidemment pris de la bouteille, mais il s’est aussi
totalement décrédibilisé en prenant part à l’attelage hétéroclite des défenseurs
politiques du « non » en 2005 pour y substituer… rien, nib, zob, puisqu’aucun n’a obtenu le
pouvoir national par le même corps électoral. Étonnant non ? comme disait Monsieur Cyclopède.
La Grèce rappelle
immédiatement la réalité européenne au nouveau pouvoir français. Si les
prêteurs n’ont pas déserté la France, la situation politique de la Grèce se
dégrade et repose le dilemme : veut-on d’une Europe fédérale ou d’un
retour aux nations pleinement souveraines ? La voie de l’entre-deux ne
permet que la stagnation et l’enlisement.
L’introuvable majorité
grecque veut bien de l’aide financière européenne, mais sans l’austérité
réclamée par les prêteurs. La Grèce ne veut pas être dépossédée de sa
souveraineté et dans le même temps son administration est incapable d’aller
chercher l’argent là où il est (professions libérales, armateurs, église). Et
voilà que le plan de sauvetage de ce pays est à l’eau du fait des élections
législatives. Inextricable.
Et voilà ! les pays
membres attendent que le bord du gouffre effraye vraiment pour se résoudre à
des mesures efficaces pour éviter le chaos économico-financier. Enfin, ce n’est
qu’une supposition. Après des pays modestes, voilà le premier des poids lourds
de l’UE à afficher ses impossibilités à se financer. On attend quoi pour un
Conseil européen d’urgence et des décisions radicales, au premier rang
desquelles les Eurobonds ?
Le 4 juin, un commentaire, laissé sous mon article Ruine de la
Grèce en kit , critiquait mon
conformisme à ne voir dans cette Daube foirée qu’un nid de brutes primaires. Je
serais sous-documenté et je survolerais l’information ! Trois petits jours
plus tard, un élu de ce parti violente courageusement une femme sur un plateau
de télévision. Quelle subtilité doit-on chercher pour expliquer cette Aube
crépusculaire de l’échange démocratique ? Il me surnomme Monsieur Mouton,
dans sa charge dérisoire… venant d’une Autruche avec œillères, ça fait
tristement sourire…
Le cœur franco-allemand a des ventricules qui
s’écartèlent… jusqu’à l’arrêt cardiaque ? A bricoler un compromis on
risque de ne rien résoudre. Voilà des années que le souffle de la construction
n’y est plus, que l’asthme européen siffle ses incohérences. Se replonger dans
ces soubresauts édifie sur la tâche qui reste à mener. Il faut une plus grande
intégration pour éviter la désintégration de l’Union : jusqu’à quand les
tergiversations ?
Europe en
Sphinx… durable ?
Je
n’ai pas entendu Fabius sur les résultats obtenus par ce sommet historique. Il
voudrait peut-être faire croire, comme maître du quai d’Orsay, que cette
affaire lui est totalement étrangère. Incohérence, quand tu nous guides… En
tout cas, bravo aux chefs d’Etat d’avoir à nouveau pu sauver la zone euro du
chaos. On va encore entendre les protestations des partisans d’une autre UE,
avec tout ce que ces allergiques à cette construction cumulent comme
incompatibilités entre eux. Souvenez-vous 2005, depuis lors avons-nous eu un seul
partisan du Non ayant occupé une fonction politique de premier plan en France
par la volonté des urnes ? Rien ! Le seul, c’est Fabius, nommé par un
ardent défenseur du feu traité.
International
On en revient à la sale
époque d’une ONU version SDN, incapable d’une résolution sitôt que la situation
est vraiment critique. Plus de guerre froide, mais des membres permanents dont
le cynisme ne se tarit pas. Ce fonctionnement archaïque, combien de temps
va-t-on se le traîner ?
Une balance chez les
Anonymous ! Voilà qui devrait ternir un chouia la prétendue chevalerie de
ces adeptes du pillage en bande désorganisée. Rappelons-nous que récemment ils
portaient aux nues l’escroc plein de soupe fondateur de MegaUpload. A quand un
début de cohérence et d’autocritique chez ceux qui tapent sur les banquiers et
les traders tout en louant ce symbole du capitalisme dévoyé, bâfreur de tout ce
qui se présente, surtout si on peut léser les autres.
Effroyable nouvelle pour
la demoiselle Cassez et sa famille. Comme un acharnement de cette justice
mexicaine pour sauver les apparences. S’indigner et souhaiter que sautent au
plus vite ces potentats d’un régime corrompu et inique. A part boycotter tout
ce qui vient de ce pays, que faire d’autre ? Que la retenue de force ne
cède surtout pas au désespoir, qu’elle sache qu’on pense densément à elle,
qu’elle nous manque même sans la connaître personnellement.
La Corée du Nord, voilà le
résultat d’un pays en quête de protectionnisme absolu, de pseudo générosité
communiste et d’affirmation d’une souveraineté quasi autiste. Les chantres de
la dictature du prolétariat et tous ceux séduits par ces envolées altruistes
devraient y regarder à deux fois sur la faisabilité de leur programme
révolutionnaire. La présidentielle française se distingue par la présence de
candidats en quête d’un modèle ayant criminellement échoué. Suivez le petit
livre rouge…
La politique cryptique
existe : c’en serait presque comique si, en ligne de mire, il n’y avait le
joujou nucléaire entre les mains d’un régime déjanté, affameur de son peuple et
à la conscience imperméable à l’évolution du monde. Quels que soient les
défauts de la mondialisation, il fait toujours meilleur vivre dans nos contrées
capitalistes. Hein ! les Arthaud, Poutou, Mélenchon ?
De pire en pire ces
réunions internationales sur l’environnement. Voilà maintenant que
l’infinitésimal sujet de consensus est signé d’avance pour laisser les
responsables exécuter leur parade d’autosatisfaction sans l’ombre d’un stress
ni le début d’un enjeu. Quel est l’intérêt, à part d’entretenir une honteuse hypocrisie
généralisée ? Le paradoxe : chacun s’accroche à ce qu’il considère
ses intérêts premiers alors que cette question rend les parties du monde
interdépendantes. Depuis mon texte de 2009
sur le sommet de Copenhague, aucune évolution. Fiasco en double couche.
Avec la Syrie, la tradition
sanguinaire des vraies dictatures est parfaitement respectée. Et dire qu’on
jugeait son dirigeant fréquentable il y a peu : l’air propre sur lui comme
un occidental démocratique et superbement accompagné. Leurre comportemental
comme avait pu l’afficher aussi l’un des fils du feu Kadhafi. Que la Russie et
la Chine le soutiennent encore, rien d’étonnant. Que peut-on attendre de ces
régimes impitoyables pour les libertés publiques, même si leur commerce
s’imbrique au nôtre ? Méfions-nous de trop baisser la garde.
Revoilà le pilleur d’œuvres qui pointe le bout de son nez
gras. Mon univers Internet n’a pas varié d’un poil depuis la fermeture de sa
plate-forme. Lorsque je songe à l’adulation dont il a fait l’objet alors qu’il
a privé de droits d’auteur des milliers de
créateurs qui ont choisi de vivre de leur art, cela m'écœure. Toujours la prime
au traficotage qui se pare de la teinte Robin des bois pour faire croire à sa
vertu antisystème.
Du
printemps arabe 2011 on passe à l’été syrien 2012 qui pourrait enfin carboniser
la tête tyrannique du pouvoir politique, à moins que la riposte sanglante
reporte la victoire des opposants à une autre saison. Celui qui avait
l’apparence la plus conciliante des dirigeants de la région affiche à son
compteur la plus féroce et durable résistance aux révolutionnaires. Il faut
dire que les deux membres permanents encore non démocratiques du Conseil dit de
Sécurité ont tout fait pour bloquer une quelconque initiative onusienne.
Politique
Bassine
Le Pen, la charretière en chef du Front bas, poursuit sa mission de séduction
pour faire oublier le père, lequel ne rate pas une occasion pour ajouter son
grain dès qu’un micro se tend. Le vieux ne veut pas laisser gagner cette fin
désœuvrée. La Jeanne, pas la douce philanthrope de Brassens, mais la guerrière
aux voix autosuggérées, mobilise les politiques toujours en quête d’une
virginité médiatique pour mieux s’ébattre dans la fange d’une carrière à tout
prix. Les 600 ans supposés de sa naissance forment une rondeur idéale… et les
longues cannes de la président du FN n’y changeront rien : sourire
forcé, rhétorique engraissée, entourage puant. La Bassine confine au pot de
chambre pour égrotant en phase de purge finale.
Un cru bien vinaigré cette
campagne belliqueuse et accessoirement présidentielle. Sans aller jusqu'à
utiliser des GROS MOTS comme "civilisation", contentons-nous de nous
inquiéter de nos mœurs politiques de plus en plus à ras de terre. Alors qu'un
débat intelligent aurait pu émerger sur la situation de larges zones du monde
désertées par les principes premiers qui nous inspirent, la représentation
nationale s’invective dans un hémicycle qui s'apparente aujourd'hui à un vague
bac à sable.
En couple avec Merkel, en
duo avec Cameron, la vie politique de Sarkozy pourrait relever de la pièce de
boulevard avec portes claquées et antichambres occupées. Il ne faudrait juste
pas que, par les frasques du Président, Marianne s’apparente à une bête à
cornes.
Il ne manquait plus que le président
sortant prenne l'UE comme bouc émissaire. Au nom d'une tactique pour éviter le
fiasco électoral, il racle les fonds de tiroir des anti-européens mâtinés d'un
nationalisme frileux. Piocher çà et là pour ratisser large ne changera pas
grand chose aux courbes sondagières : chez ceux qui le cultivent,
l'antisarkozysme a la même profondeur que chez d'autres (ou les mêmes)
l'anti-américanisme époque Bush Jr. Rédhibitoire, donc. (mars 2012)
Il semble que les observateurs ont zappé son
désastreux lapsus, corrigé de justesse lorsqu’elle lance, un peu éteinte, que
sa candidature résulte d’un combat gagné « contre toutes les
démocraties »… Oups ! Maousse boulette, halal ou
pas, qu’il faudrait se repasser en boucle avant de passer dans l’isoloir.
Décidément, la Bassine n’en rate pas une !
La (re)prise de la Bastille ? Rappelons que les
détenteurs du pouvoir exécutif ont une légitimité démocratique au cas où les
soutiens de Mélenchon l’aient oubliée. « Prenez le pouvoir ! »,
harangue qui pourrait s’assimiler à un appel au putsch si l’on n’était pas dans
une campagne électorale. Attendons avril pour voir si le peuple s’exécute…
Avant de se décider, qu’il ait
à l’esprit qu’en janvier 2011 l’effronté de gauche s’érigeait grand défenseur
de la clique castriste, égrenant les circonstances atténuantes comme l’aurait
fait un Marchais pour son Brejnev. Quel touchant esprit de corpus idéologique !
Doit-on faire un lien
entre la démence idéologico-pathologique du tueur implacable de militaires et
d’enfants, de maghrébins de juifs, et d’antillais, et l’ambiance de castagne
qui régnait jusqu’alors dans la campagne présidentielle et qui pourrait
reprendre après la parenthèse de solidarité ? Difficile de répondre, mais
sans doute des prises de conscience vont s’opérer et modifier le déroulement
des rapports entre candidats. L’empathie avec les familles victimes de cette
horreur est une chose, le débat démocratique, même musclé en est une autre. Le
nivellement des discours n’a jamais été signe de bonne santé du pluralisme.
Impossible pour ces
politiques de tenir ne serait-ce qu’une journée dans un hommage consensuel.
Duflot lance les nouvelles hostilités par l’angle de la psychologie enfantine
pour laquelle elle semble la spécialiste incontestable. Avec le point
symbolique d’Éva Joly dans les sondages il n’y avait aucune minute à perdre,
pas même celle de silence en souvenir des pauvres victimes.
Mélenchon correspond à
l’air révolté du temps, soit. Mélenchon vocifère comme pas un sur la scène
politique formatée, c’est une évidence. Une seule question : quelles
conséquences aurait une application stricte de son programme ? En 2009, à
l’occasion de l’affaire Coupat, je notais : « La générosité révolutionnaire a toujours un arrière-goût cadavérique,
terreau à entretenir pour se maintenir en place une fois le Grand Soir éloquent
devenu sordide petit matin aux affaires. »
Qu’il chemine vers le
score néant ce Cheminade, ce sera à la hauteur de ses infectes allusions. Je ne
l’avais d’ailleurs pas retenu pour mon passage au crible des affiches présidentielles de la campagne, quelle judicieuse inspiration j’ai eu !
A l’époque chiraquienne on était dans
l’abracadabrantesque rimbaldien, le Président avait alors la hauteur anatomique
pour repousser une affaire cathédralesque. Avec Sarkozy on descend vers la
« boule puante » lâchée dans un coin et qui incommode le candidat.
Dans les deux cas, les mis en cause tentent de tourner en dérision ce qui
relève de coups terribles contre l’intégrité de la République. Ainsi, prétendre
que les comptes de la campagne 2007 ont été validés par le Conseil
constitutionnel de Dumas est vrai, mais il faut ajouter que l’institution a
fait alors l’autruche pour éviter d’avoir à annuler la toute fraîche élection.
Il faudrait un minimum d’exemplarité des prétendants à l’Élysée.
Le permis de conduire…
c’est ça le grand dessein de la France ? La présidentielle bouillonne pour ce
genre de sujet ? Même plus une puissance moyenne notre pays, juste une
excroissance territoriale. Finalement, le sujet est bien révélateur de notre
ruine économique. On ne peut se passionner que pour des sujets secondaires au
regard des enjeux mondiaux (j’entends déjà quelques braillards s’insurger de ma
hiérarchie). Le futur Président sera à la tête d’une terre sans fonds, alors
gardons au moins le permis d’en rire.
De l’humour corrézien
jusqu’au fond de l’isoloir, voilà qui doit beaucoup faire rire le président
sortant. Chirac n’aura jamais digéré la trahison de Sarkozy aux Présidentielles
de 1995. S’il avait une info de première main dans l’affaire Karachi pour
traîner son petit successeur devant un tribunal pénal, cela lui rendrait plus
douce sa retraite molletonnée.
Les Mille pour Un conte
mélenchonnien, avec crocs tranchants, se figurent que tout va se résoudre avec
quelques relents insurrectionnels et une chasse en règle des possédants.
Chiche ! Confions-lui le pouvoir cinq années et nous verrons l’état de la
France après cette mise en coupe réglée version front de gauche… Nous sommes
mercredi soir, et je n’ai toujours pas reçu les programmes des candidats. A
l’aveugle et selon l’inspiration.
Dans une campagne à vive prestation ajoutée, Eva Joly
n’a pas trouvé sa place. Nombre de militants écologiques ont dû regretter leur
choix lors des primaires. Nicolas Hulot aurait su trouver les voies médiatiques
avec une rhétorique autrement plus percutante. On peut regretter cette prime à
l’apparence, mais cette élection n’est pas celle d’un gestionnaire du
pays : il faut le souffle et la représentativité. Eva l’évanescente, Joly
mal logée chez les carnassiers de la politique, se prépare à un score quasi
transparent.
Un président sortant pas
choqué d’une infraction pénale ! Bravo ! Ce qui est tout aussi
stupéfiant c’est qu’aucune réforme législative n’ait pris en compte la réalité
de la mondialisation médiatique. Le dilemme était pourtant simple : soit
maintenir l’ensemble des bureaux ouverts jusqu’à 20h, soit interdire tout
dépouillement avant 20h. Là encore, le politique ne réagit que lorsqu’il a le
nez sur le problème alors que sa vocation est d’anticiper. Lamentable !
Avec son SEXtennat manqué,
il ne manquait plus que lui pour parachever le désastre du débat présidentiel
d’entre-deux-tours ! Après le vote des étrangers, la question des frontières
et la nature du vrai travailleur, DSK remet une couche complotiste pour
atténuer sa responsabilité sans apporter l’ombre d’une preuve. Quand
débattra-t-on des vrais sujets pour le devenir du pays ? Lorsqu’on sera au
fond du gouffre sans doute…
Hollande investi, Ayrault nommé et
déjà deux incongruités dans le gouvernement conçu.
Le quai d’Orsay à Fabius : après
avoir été le plus jeune Premier ministre de la République, il devient le plus
étrange, pour ne pas dire bizarre, chef d’orchestre des affaires étrangères.
Pour mémoire, il fut le chantre opportuniste du Non à la Constitution
européenne, il y a déjà sept ans, qui n’a abouti à strictement rien d’autre que de couper le
souffle à l’UE, depuis lors grabataire. Rappelons que le même électorat n’a
depuis lors confié à aucun du camp hétéroclite les rênes du pouvoir pour
appliquer cette fameuse orientation sociale à l’Europe. L’incohérence d’une
partie du peuple, sujet tabou ? Espérons que le Fafa ne laisse pas le quai
ministériel sur la berge mondiale. Au moins nous ne devrions pas assister à une
démondialisation des affaires étrangères puisqu’on a confiné l’Arnaud national
au suranné « ministère du redressement productif », à prononcer avec
la voix de canard des premières actualisées télévisées. On dirait l’objectif
d’un célibataire cacochyme nouvellement converti au viagra ayant l’obsession,
sur le tard, d’être à la tête d’une famille nombreuse. Le concepteur de
l’obscure démondialisation engagera-t-il l’érection industrielle par une
soustraction du pays aux règles du commerce mondial ? Les nouvelles du « Démonde » vous seront offertes par les
petits pâtés de Montebourg. Chapeau ! à mâcher puis avaler, pour
sûr !
On est au cœur d’une éphémère bulle
médiatico-politique là ! Alors on vire Montebourg et on redonne son 6-7 à
Audrey Pulvar ? Laissons-le plutôt s’épuiser dans sa tentative de
« redressement productif ». Qu’il se confronte un peu aux puissances
de l’argent tant dénoncées. On ne va pas le laisser se défiler pour un
malheureux euro symbolique, lequel euro pourrait bientôt devenir le symbole de
l’Europe moribonde.
La solidarité gouvernementale à la Duflot c’est
« passe le oinj et je te pondrai des villes et villages non
atomiques ! ». Et pour remplacer les centrales je te mets quoi ?
De l’éolien et du solaire avec du gaz et du charbon ! Bel avenir
énergétique… Il y a un autre fléau qui menace nos contrées : la pollution
du débat politique.
Et voilà Mélenchon qui
vient de faire sa chute finale après un parachutage bien provocateur. Il aurait
mieux fait de laisser les prétendants du coin s’engager sans le ramdam
médiatique. L’effet s’est très certainement retourné contre lui… Elle est belle
la France du Non au traité européen qui s’écharpe dans une localité du
Nord ! Quand vous pensez que ces deux là étaient dans le même camp pour
détruire le texte honni qui nous manque tant aujourd’hui pour un nouveau
souffle à l’UE moribonde.
Alors que Bassine Le Pen
exultait d’avoir poussé Mélenchon à la chute finale dans son fief, je regardais
le magnifique documentaire de David Korn-Brzoza « 1919-1939 : la
drôle de paix ». Edifiante incapacité d’une majorité de citoyens, en
période de crise économique et d’instabilité politique, de se détacher des
sirènes de mauvais augure. Le gouffre est pourtant perceptible, mais on s’acharne
à repousser les décisions drastiques nécessaires. Une Bassine pour faire
l’autruche électorale, en somme.
Le Président Bling Bling est mort, vive le Président
Tweet Tweet ! Pas une nouveauté ce mélange délétère entre les affaires
politiques et les débâcles du cœur. Déjà en 2007 la chronique
hollando-royaliste avait entretenu un acte vaudevillesque avec chambres à part
et cornes en guise de couronne. On découvrait alors que le PS était dirigé ou
inspiré par une détonante proximité tête-cœur dans ce qu’il a de plus
aléatoire. Désormais, c’est un pays en crise que le Normal élyséen doit guider,
alors évitons les affalements déplacés.
Enfin ! Dernière élection pour 2012 ! La
déclaration de politique générale devra commencer à gravir la montagne de
Sisyphe, et la session extraordinaire de l’Assemblée nationale devra lui
emboîter le pas sans circonvolution. Espérons que la stratégie choisie par ce
gouvernement n’empirera pas la situation. Jusqu’à présent, l’apparent exercice
du pouvoir a pris le contrepied de la présidence précédente, mais la rude
réalité à gérer, c’est bien maintenant.
Montebourg gérait avec panache ses effets de manche.
La pratique du pouvoir face aux réalités mondiales doit déjà laisser un goût
amer au Don Quichotte socialiste. Si son ministère du redressement productif
verse dans les vœux pieux, cela aura au moins l’avantage d’ouvrir l’esprit de
ses partisans à plus de pragmatisme, à moins qu’ils ne le vouent aux gémonies,
tel un traître à la cause, et s’entêtent à l’archaïque combat.
Enfin
la réalité brute des chiffres débarrassée du tintamarre électoral : une
France au bord de l’asphyxie financière sans réaction drastique du pouvoir en
place. Voilà des années qu’un candidat laminé aux dernières élections le clame.
Chacun va profiter de ses vacances sans y penser, mais la rentrée devra se
faire sous les auspices de l’austérité, à moins que la capacité à l’aveuglement
persiste. Dans ce cas, notre « engrècement » financier nous sera
fatal.
Jean-Marie
va-t-il perdre sa Marine qui souhaite sûrement, in petto, prendre les
voiles ? Grotesque sortie du chenu briscard de la politique dont on se
demande à quoi elle sert, hormis rappeler sa turgidité idéologique affichée par
contraste avec une démarche plus tacticienne de l’ouaille affranchie ?
Qu’ils s’étripent en famille, ça préservera le pays d’irrattrapables
déconvenues.
Il
peut bien hausser le ton, du haut de sa grandeur physiologique, comment une
entreprise privée qui perd 200 millions d’euros par mois peut-elle continuer
sans tenter de réduire ses coûts ? Rester en l’état pour aller directement
à l’étape finale : la liquidation d’un fleuron de l’industrie automobile
française ? Cela pourrait être plus radical, en effet, mais peut-être pas
dans le sens que le chantre de la démondialisation souhaiterait. Le pouvoir en
place voudrait faire renaître le bon temps de l’interventionnisme pour un
redressement national et en couleur s’il vous plaît ! Bonne vacance… du
réalisme politique.
Je
n’ai jamais été porté vers le courant de Madame Duflot, mais là, d’instinct, je
prends sa défense : comment des membres de la représentation nationale
peuvent-ils se permettre ces comportements de bac à sable ? Une honte pour
l’hémicycle ces mâles médiocrement députés qu’il faudrait stigmatiser en
diffusant les photos pour qu’à notre tour on puisse se moquer bien grassement
de leur bedaine et de leur accoutrement.
Qu’ils
sont beaux tous les deux, l’ex et l’actuel, oubliant même qu’entre leur mandat
respectif il y eut un quinquennat d’un certain Nicolas, négligeable sans doute…
Heureusement que l’influence soviétique ne sévit plus car nous aurions eu droit
à un patin gourmand : une vraie histoire d’humour corrézien adaptable à
toute situation.
Société
Tout comme Guaino, Guéant
est l’un des grands défenseurs de la petite cause sarkozyenne, soit. Pour la
gauche, le voilà trempant allègrement son fondement dans la Bassine Le Pen…
Mais sur le fond, n’y a-t-il pas dans cette indignation un peu de mauvaise foi
de ceux qui se targuent de toutes les vertus humanistes ? On sait très bien que
les trois quarts des nations sur Terre sont encore aujourd’hui très loin
d’avoir reconnu les libertés de base telles que nous les avons ici. Est-ce le
terme de « civilisation » qui dérange ? Il faudra ainsi s’interroger, dans
quelques années, sur le résultat des révolutions arabes pour l’avancement ou la
régression de la condition féminine. De rampantes circonvolutions en
perspective.
Ce soir, en émotion et en
rage extrême en songeant au criminel qui, de sang froid, met son arme sur la
tempe d’une petite fille et tire, sans l’once d’un remord. Me reviennent par
gerbe ces bourreaux qui s’accomplissaient par la déshumanisation de l’autre,
par son massacre systématisé. Écoutons les actants de l’époque et méfions-nous
de la bouc émissarisation excessive.
En attendant, le tueur savoure. Ignominieux.
Tout en admettant la
nécessité d’une médiatisation hors norme des crimes de l’assassin à bout
touchant, je ne peux occulter le malaise ressenti d’une telle consécration de
ce tueur. Il est placé de fait sur le piédestal de la folie meurtrière et va
même modifier la science criminologique en France. La fascination morbide fait
son œuvre et on peut supposer que la foule anonyme des internautes se
presserait pour visionner la séquence des exécutions si le nouvel ennemi public
numéro un décidait de la proposer.
Pas que les automobilistes
à fustiger, voilà une belle perle qui niche sa paire de gonades quelque part
dans les pistons de son moteur à deux roues. Profitons de l’occasion pour se
demander ce qui pousse certains motards à vouloir faire toujours plus de bruit
avec leur taule motorisée alors qu’on impose le silence aux voitures.
Breivik-Merah, les deux
faces d’une même tare mortifère : faire primer son idéologie sur la vie
des autres. Se croire investi d’une mission pour purger son territoire des
parasites décelés ou pour imposer son intégrisme religieux. Un petit délire
perso : si Merah était encore vivant, nous aurions pu les mettre dans deux
geôles voisines avec un mur de verre incassable pour les obliger à vivre l’un à
côté de l’autre, à se voir sans pouvoir éliminer l’autre, à perpétuité réelle.
Et certains osent nous
dire que les conducteurs sans permis seraient beaucoup plus prudents que les
autres, notamment par la peur de se faire contrôler ! Si on chope ce
criminel, pas simplement un « chauffard », j’espère qu’il ne sera pas
mis en cause pour simple homicide INvolontaire, mais bien pour assassinat.
Marre de ces impunités sur route !
[Quelques jours plus tard]
Et voilà ! ce que je redoutais il y a quelques
jours est arrivé : une mise en examen pour homicide INvolontaire de cette crapule multirécidiviste dans la délinquance
routière ! Il est donc assimilé au pauvre bougre qui perd la maîtrise de
son véhicule et tue, sans le vouloir, un piéton. Là, ce criminel a VOULU faire
cette action violente de dépassement interdit et mettre en danger la vie d’autrui.
Il a, de fait, VOULU ôter la vie à cet enfant sur un passage protégé. Honte à
ce laxisme juridique dans ce domaine !
Quand il s’agit d’entériner des comptes de campagne
manifestement illégaux (campagne de 1995), pas de problème. Là, en revanche,
une ‘tite imprécision, et hop ! on annule tout donnant ainsi l’absolution
aux harceleurs de tout poil libidineux. Lamentable décision. Et c’est ça notre
instance suprême ?
Il faudrait faire
quoi ? Décréter que toutes les procédures, enquêtes, procès à venir qui touchent
DSK sont désormais frappés par le sceau du secret ? Les personnages
publics frétillent pour avoir l’écho médiatique quand cela sert leurs intérêts
(par exemple le président récemment remercié) et s’érigent grand dénonciateur
des raclements journalistiques dès que cela souligne leurs (éventuelles)
turpitudes. Trop facile !
Evidemment,
des constats ne peuvent être évoqués sans qu’on vous taxe de suite de
racisme : abordez certains conflits internationaux avec des occiputs rasés et vous aurez une déferlante d’antisémitisme. Du
primaire, certes, mais révélateur d’un laxisme de notre société à l’égard du
discours de ces individus, alors que les mêmes propos tenus par des
représentants de l’extrême droite seraient sévèrement dénoncés. Problème de
cohérence, de courage politique ?
Quand les
établissements financiers vireront les traders qui leur gagnent de l’argent
tout en se torchant avec le règlement interne, alors on pourra prendre au
sérieux leur déontologie proclamée. Pourquoi avoir attendu les pertes pour
accuser Kerviel de ne pas suivre la ligne de conduite mise au fronton en
tout petits caractères ? N’est-ce pas cela l’opportunisme de l’économie
stérilement financière ?
Inhumanité à gerber, littéralement. Ne surtout pas se
vautrer à visionner ce que le barbare angélique a livré à la fange publique.
L’enchaînement de ses actions suffit à révulser la conscience minimale :
attacher, poignarder, égorger, démembrer, se caresser, tronçonner, sodomiser,
couper, déguster, se masturber.
Ça ne vous suffit pas ? Cliquez sur le
« ôte-toi de mes ténèbres, tu m’indiffères ! » de En retrait,
sans raison pour le compte rendu
exhaustif. [Ce conseil, en forme de test,
m’a rapporté plus de trois mille visites en deux jours, là où la fréquentation
moyenne est de cent cinquante quotidiennes. Révélateur d’un voyeurisme toujours
actif.]
Le tueur présumé, identifié et ayant avoué a encore
des soutiens auxquels certains médias offrent une plage d’expression. Ce midi,
au JT de France 3, j’entends deux accointances du criminel qui osent
l’excuser : « il ne ferait pas de mal à une mouche » dit l’un,
par contre frapper sa mère et tirer sur deux femmes oui ! ; « il
n’était violent que par la bouche ; c’est bizarre » suppose l’autre,
comme un puant sous-entendu complotiste… Comment peut-on laisser du temps
médiatique à ça ?! Cela rappelle les délires autour de l’affaire Merah… on
les attend toujours les fameuses vidéos fracassantes !
Cour de
destruction
Jour effroyable pour les
proches, bien sûr… mais rien de changé sous le ciel des cours de récréation. Je
me souviens de ce lieu de braillards mal mouchés où, quelques fois par an, un
cercle se formait d’un coup autour de deux forcenés en herbe prêts à en
découdre. Autour des sauvages primaires, l’infecte multitude hurlante pour
qu’un écharpe l’autre, sans pitié. De quoi vacciner contre tout rousseauisme
mal placé.
Vraiment pas un adepte du ballon
rond, en 1998 j’avais été séduit par ce que dégageait ce groupe en osmose pour
un objectif partagé. Hier, j’ai distraitement jeté un regard sur la prestation
poussive des bleus, blancs de toute performance. Une somme incertaine
d’individualités, un ensemble sans âme, une équipe en état de mort sportive. Le
comble : les entretiens d’après défaite sans l’once d’un début d’auto
critique. Ce groupe ne s’est toujours pas débarrassé des tares révélées lors du
dernier Mondial.
Trio détonant pour un
procès hors norme : le trader ambivalent qui veut sauver sa tête
financière, l’avocat dandy décapé réduit à l’état d’handicapé pas joli joli à
mirer, et la diaphane Tristane toujours là pour soutenir ceux et celles qui se
font prendre à leur insu. Kerviel sera-t-il jugé comme l’infâme trader à
pressurer jusqu’à la fin de sa vie en solde ou comme la victime d’un système
tout entier dédié à la culbute financière coûte que coûte ?
Avec
Jacques Chirac dame Justice n’a pas pu ou pas voulu aller jusqu’au bout. Le cas
Sarkozy pourrait bien, au contraire, déchaîner quelques juges ayant très mal
digéré les attaques de l’ancien président et ses réformes au forceps. Pas de
circonstances médicales atténuantes pour lui, la balance va pencher
dangereusement contre le justiciable comme un autre. Alors chiche !
Qu’enfin des affaires d’État aillent jusqu’au bout de l’instruction pour un
jugement éclairé.
Encore du Merah pour servir la pâtée aux complotistes qui
confondent esprit critique et obsession fantasmatique. Le terroriste qu’il se
revendique être a-t-il ou non commis ces crimes ? Pas l’ombre d’une preuve de
sa non-implication n’a été mise sur la place publique alors que les racontars
pullulent. Pourquoi ne traite-t-on pas les complaisances exprimées envers cet
intégrisme criminel comme la République le fait avec les ouailles de Faurisson
? Une infecte tolérance qui nous coûtera de plus en plus cher.
Le comble : indiquer qu’on regrette le passage de
problèmes privés à la sphère publique tout en participant à ce phénomène en
relançant le thème de cette présidence tweet tweet ! Du marronnier politique
digne d’un été indigent : on pourrait presque croire qu’il ne se passe plus
rien en France et que la crise est derrière nous…
Je préfère de très très
loin les airs de Madame la « vieille chanteuse » Madonna aux mélodies
indigestes de la Bassine Le Pen mal accordée et affublée d’un Collard à la
mèche vraiment trop tombante. Ils persistent à siffloter un chant prétendument
nouveau d’une droite dite nationale : notes éculées, rythme archaïque.
Qu’on use de la faculté
qu’offre l’imprescriptibilité de ces crimes contre un nazi vieillard, rien de
plus normal : on ne va pas, en plus de l’avoir laissé vivre son existence
paisiblement, le laisser rejoindre impuni l’outre tombe. Mais on devrait
davantage s’alarmer des dérives idéologiques actuelles favorisées et par la
crise économique et par le communautarisme notamment religieux.
Bof ! Sans aucune
retenue ces commerçants. Leurs prochains produits : l’entrecôte LRM (Luka
Rocco Magnotta) tendre comme un étudiant chinois et le scooter Merah pour
rouler plus vite que son ombre sur tous les enfants qui bougent ? Je
conseille aux femmes qui tomberaient sur des consommateurs de sodas DSK
d’empaler leurs roubignolles à coups de talons aiguilles, juste pour rire, bien
sûr !
Dans la description du
tueur, les médias insistent sur son caractère solitaire et peu convivial.
Pourquoi le peu d’enclin à se taper sur le bide avec l’autre croisé cinq
minutes plus tôt devrait être un signe explicatif à ce meurtre de masse ?
Cette psychologisation tend à rendre suspect le fait de ne pas considérer son
congénère comme un pote potentiel. On peut pourtant avoir une fibre
misanthropique sans l’envie de trucider son prochain.