Des rassemblements dignes et impressionnants ?
Parfait ! Des cérémonies solennelles ? Sans fausse note ! Une classe
politique consensuelle sur les principes vitaux de notre République ?
Exemplaire ! Un nouveau numéro de Charlie
Hebdo alliant émotion et irrévérence ? La meilleure formule
attendue !
La réaction d’Etats et
d’individus à cette couverture, magistral pied-de-nez aux terroristes qui se
revendiquaient musulmans ? Lamentable ! N’auraient-ils toujours pas
compris la teneur de notre soubassement civilisationnel ? Plus
certainement, ils l’ont tellement en rejet que même une tuerie barbare
n’entraîne aucune évolution doctrinale chez eux. Du dogme en triple couches
comme autant de crasse dans le cerveau.
Résister aux diktats
terroristes implique le contraire de ce qu’ils escomptent : de l’humour
qui ne soit pas à l’eau tiède et qui ne ménage pas cette idéologie religieuse,
d’autant plus lorsqu’elle sert de prétexte au massacre.
Certes, plus de quatre
millions de personnes ont fait corps pour défendre l’expression libre, mais cet
élan ne doit pas nous assoupir et laisser croire au ralliement généralisé. Les
partisans de la plongée dans le formol d’une outrance dite blasphématoire sont
loin d’être une variable marginale. Comme le regretté Charb les y invitait :
qu’ils se moquent, à leur tour, des athées, avec les plus féroces traits de
crayon et déliés de stylo, mais qu’ils abandonnent cette sourde complaisance
pour ceux qui vomissent notre esprit des Lumières et voudraient émasculer notre
sens de la dérision.