Le moment
des confusions coupables se confirme. La Bassine a parfaitement réussi la
dédiabolisation de son mouvement au point que le désormais principal représentant
de la gauche renvoie dos à dos « l’extrême droite » et « l’extrême
finance ». Qui ne dit mot consent dit le truisme populaire. Un responsable politique qui n’appelle pas à prendre le bon bulletin se rend complice de l’accession
au pouvoir du FN.
Affiche électorale du NSDAP - 1932 |
Souvenons-nous.
Début XXème siècle, Allemagne : le KPD (parti communiste) adopte la
stratégie agressive du classe contre
classe refusant l’alliance avec le SPD (socialisme réformiste) stigmatisé
comme « parti bourgeois » et même « avant-garde du fascisme ».
Aux élections législatives de 1932 le NSDAP (parti national-socialiste des
travailleurs allemands) devient le premier parti du Reichstag avec 33% des voix. Dans un premier
temps, chacun des perdants va s’accommoder du chancelier Hitler et même y
déceler un avantage tactique : pour le KPD cela ouvre la possibilité du
chaos révolutionnaire avec sa purge salutaire ; pour une partie du SPD
cela facilite l’éradication du communisme. Résultat : les responsables
des deux formations seront soit internés à Dachau dès mars 1933, soit exécutés.
Toute
proportion gardée et contexte historique considéré, le slogan de quelques
milliers de jeunes ayant défilé la semaine dernière révèle le vrai danger du
tout-se-vaut qui, de fait, pourrait faciliter l’accession au pouvoir
présidentiel de l’extrême droite : « Ni patrie, ni patron – ni Le Pen
ni Macron ».
Après
l’UMPS, trouvaille de la Bassine pour mieux fustiger le système qui lui a pourtant
permis de prospérer, voici l’époque du DLFN (fusion de Debout La France et du
Front National) dans le champ politique. Le souverainiste Dupont-Aignan épouse
sans hésitation le nationalisme à la sauce xénophobe. L’attraction du pouvoir
est telle qu’elle engendre ce minable Montoire intérieur. Le « Dupont La
Haine » comme le surnomment désormais certains de ses administrés à Yerres,
se présente encore dans une filiation idéologique avec de Gaulle : escroquerie
idéologique honteuse du renégat. Il a seriné pendant toute sa campagne son
attachement cardinal à l’exemplarité politique, à la probité de ceux qui requièrent
les suffrages et le voilà jouissif dans la Bassine qui a très probablement
détourné de l’argent public national et européen. Dupont-Aignan et Le Pen :
laissez la mémoire du général de Gaulle tranquille, petits histrions pôvritiques que vous êtes !
Nous
assistons à la systématique satisfaction des simplismes de ceux qui souffrent
socialement et ne peuvent admettre leur propre responsabilité dans une remise
en cause de leurs choix, de leur trajectoire. Le bouc émissaire lynché pour ne
pas avoir à jauger ses échecs, ses manquements, ses incapacités : voilà que triomphe la
société du report de la faute sur l’autre et le système, sur le banquier et la
finance, sur le politique et le patron, sur le migrant et l’immigré… On se
prépare de fameuses années vingt avec le goût rance ressuscité de celles du
vingtième siècle.
C dans l'air du 27 avril 2017 |
L’électeur
peut même aujourd’hui confier la vacuité de son ressenti sur un grand média ramasse-tout
qui s’adonne au micro-caniveau. Tiens, par exemple, chez un électeur de
Dupont-Aignan tenté par la Bassine et qui justifie son choix par la mise en
parallèle d’enfin pouvoir empêcher vigoureusement l’immigration à l’échelle
nationale et le choix salué d’une municipalité qui préfère pour l’instant payer des amendes plutôt que de laisser se
construire des HLM. L’amalgame faisandé ne fait l’objet d’aucune analyse
critique par le média diffuseur : en boutant les immigrés hors de l’hexagone
on se dispenserait de tout HLM mal peuplé pour les si propres et si vertueux
nationaux. Même plus du simplisme là, plutôt de la débilité profonde, infâme,
puante…