Quelques zests tapotés par Musiney :
I – Exaltation
Mucey
J’ai ton parfum au creux de mes paumes : mmmmm ma madelusine de fou… de toi !
Musine
Maintenant tu es en moi tout le temps.
II – Déception
Mucey
Me reste l’immatérialité de ta
présence. Je dois me concentrer sur cela.
Je le redoutais depuis le début de ce
projet… Et cela arrive comme un coup de massue.
Musine
Je t’aurais bien emmené avec moi si
tu étais là. Il n’y a personne aujourd’hui. Je t’aurais fait plein de gros
bisous entre deux enregistrements. Toujours cette idée : t’enfermer quelque
part. Je me pose des questions sur ma santé mentale.
III – Fusion
Musine
Je trouve que je suis taillée sur
mesure pour toi pour tout.
Mucey
…et
réciproquement : de la très haute couture existentielle.
Le Général dressé… entouré de ta
Marquise… fais-le boire mon amour…
Un feu liquide à siroter de toutes
mes papilles.
Nos velours épidermiques s’unissent
comme une seule peau…
IV – Divulgation
Mucey
Je veux que ces messages soient comme
des petits cailloux ouatés qui te conduisent à moi… ma belle Poucette.
Tu sais ce que m’évoque ce qu’a fait
la Crotalâtre ? C’est comme si elle était entrée par effraction dans nos
intimités et qu’elle avait répandu ses excréments dessus.
Musine
Je suis là et je serai toujours là.
V – Sanctuarisation
Mucey,
7h41
Dix mois… sans toi.
8h06
Dis-moi… juste pourquoi.
8h42
L’émoi m’échoit loin de toi.
9h03
Sans mot dit je me sens maudit…
9h30
Cent maux à mon cœur transi.
Musine
Surtout ne t’éloigne pas.
Et si tu veux le faire, alors en douceur pour que je puisse m’habituer
à ton absence.
Mucey
Petit délire sémantique : de
l’ambiguïté du “de”.
Dans le supplice de Tantale il
introduit le mortel qui a trahi les dieux et est condamné à voir s’assécher le
fleuve dans lequel il veut boire et s’éloigner l’arbre porteur des fruits qu’il
souhaite croquer.
Dans le supplice de Crotalâtre “de”
introduit l’auteur du tourment qui a trahi ma déesse, laquelle doit s’éloigner
de moi à chaque fois que notre symbiose est proche de son paroxysme.
Musine
On va créer notre propre monde.
Mucey
Je voudrais être ton Adam mon Ève
primordiale…
VI – Affliction
Mucey
Je me sens désemparé… Je voudrais
t’aider et te soutenir davantage dans cette épreuve… mais comment faire ?
Musine
Juste de te savoir là m’aide
énormément.
Mucey
Trouver le bon équilibre pour rester
un soutien et ne pas devenir un poids… Je dois sans doute travailler sur cela…
Musine
Une année merveilleuse auprès de toi.
Mucey
Dur de ne pas t’avoir retrouvée. Je
ne peux m’en prendre qu’à moi de m’être acharné à rester… à déambuler dans les
rues en t’espérant… comme le vilain petit canard que je suis… Et ton appel est
mort-né…
Musine
Tu es mon merveilleux cygne.
Mucey
Parfois je suis plutôt l’Albatros de
Baudelaire… avant son dernier soupir, mais toujours illuminé par ta présence.
VII – Fluctuations
Mucey
L’année va être lourde… Je ne pensais
pas que cela allait basculer de cette manière. Au moins une maladie on peut la
combattre… Là c’est comme une condamnation. Je dois effectuer ma peine :
je dois la mériter.
Musine
Non, tu m’es essentiel.
Mucey
Pire qu’un deuil… c’est comme un
arrachement renouvelé. Supplice de Tantale et peine de Sisyphe réunis.
J’irai sur un de nos bancs… en
imaginant ta présence.
Et après je me ferai interner au
Vinatier.
Musine
Ça c’est l’histoire pour me faire
dormir ?
Mucey
Heu… touché-coulé, je suis…
Je l’aurais conçu plus douce et
enveloppante, l’histoire… et nous aurions été tous les deux dedans, réellement.
Musine
Alors raconte-moi.
Mucey
Deux êtres aériens qui, par une brise enchanteuse, trouvèrent
les courants les portant l’un vers l’autre… comme une évidence cosmologique.
Depuis lors ils ne pouvaient plus rien faire l’un sans
l’autre au risque que l’un manque d’oxygène et de courant porteur…
Ils s’aimaient comme jamais ce sentiment n’avait été incarné…
et chaque battement de leurs ailes angéliques engendrait de merveilleux
arc-en-ciel.
Alors ils se prirent dans les ailes l’un de l’autre et
atteignirent ainsi les plus insoupçonnés sommets d’humanité.
Depuis ce jour est né un fabuleux univers : l’il d’elle…
que jamais plus ils ne quittèrent.
VIII – Perdition
Mucey
Je ne sais plus ce que je dois
faire : d’habitude, même au pire des épreuves, j’avais un signe : là
rien, le néant. Je ne suis même plus certain que ces messages te parviennent,
que tu les lises…
Comme une tragique évaporation…
Comme si tout cela n’avait été qu’un
rêve…
Humainement, je ne m’en relèverai
pas.
IX – Compulsion
Mucey,
13h04, après ce moment partagé.
Amour de ma vie…
Bonheur pur ces retrouvailles vitales
pour moi.
Musine, 13h31
Oui, ça m’a fait du bien mon amour.
Tes messages sont très beaux. Je suis
fan de tes écrits. Fan de toi.
Mucey
Une fusion psychocorporelle passionnée.
Musine
Oui, c’est incroyable.
X – Intensification
Mucey
Avec les reflets de lumière au fond
de la piscine, j’avais la sensation de nager au cœur de tes connexions
neuronales, mais en sortant, retour sur la berge réelle : rien de toi.
Musine
Je brûle pour toi.
Mucey, 0h56
L’orage se rapproche, des éclairs
partout, une touffeur prononcée, mais des images de toi qui apaisent et
exaltent.
Musine
Là je n’ai plus le choix. Je sors
marcher un peu.
Prends soin de toi.
Mucey
J’effleure chacune de tes cellules et
les ventricules de mon cœur font comme des bras entourant ton âme.
XI – Ébullition
Mucey,
1h03
Quatrain mortifère :
Ton retrait laisse un si vague
terrain aride
Où rien ne poussera, pas une herbe,
aucun brin,
Tous ces sillons creusés par des
larmes acides
Avec un goût tombal rongeant les
lendemains.
Musine
Ce matin, si je pouvais, comme Rodin, t’avoir en trois
exemplaires, tu sais comme dans sa sculpture : les trois ombres, pour voir
toutes les facettes de toi.
Mucey
Comme c’est adorable ça…
Oh oui ! Toi tu es mon triptyque paradisiaque…
XII – Privation
Mucey
Dans la pénombre, chez moi, en
attendant que le temps passe.
Je m’imperméabilise au monde.
Musine
Ça va passer Mucey.
Mucey
Bien sûr que non.
Pour toi c’est sans doute passé, moi
ça ne passera jamais.
Ça restera une plaie ouverte et
atroce à ressentir.
Musine
Passé pour moi !!! Explique-moi
comment on peut s’éloigner de soi.
Mucey
Je croyais, Musine…
Je n’ai plus aucun repère pour te
ressentir. Tu sembles si sereine.
Je suis comme suspendu dans le vide
et tu incarnes les éléments précieux auxquels je peux m’accrocher…
XIII – Convulsions
Mucey,
9h39
Mes sueurs froides reviennent. Tout s’effondre à nouveau.
9h43
En un instant tu me fais passer de tes bras au néant !!!
Atroce.
Musine,
9h44
Pour moi aussi.
On n’a pas le choix, notre amour est
une chimère !!!
Mucey
Tout ça balayé !!!
Une chimère, carrément !!!
Atroce.
Là tu m’achèves donc.
Musine
Oui, il est impossible.
Mucey
La tête de lion pour caresser ton
visage de sa crinière,
Le corps de chèvre pour me coller à
toi,
La queue de dragon…
Je veux être ta chimère réelle…
XIV – Permission
Mucey,
4h26
Lorsque l’enracinement se fait
aérien,
Que la ramure feuillue favorise
l’ombre lumineuse,
Que la rugosité du tronc se mue
velours ancien,
Et que la pousse centenaire s’anime
d’une sève en flammes aqueuses,
C’est que notre Amour siège en son
sein.
Je voudrais te voir, entendre ton
souffle, m’occuper de chaque parcelle de toi…
Tu es mon Amour, Musine, tu me
comprends ?
Encore… prononce mon prénom à mon
oreille…
Musine
Et toi le mien.
Mucey
XV – Raréfaction
Mucey,
extrait de son Carnet de mort :
Amputation à vif, pour moi, alors que
l’esprit ne peut se détacher. Du tourment en boucle délétère…
Plus aucune actualité, nulle accroche
littéraire ne peut retenir mon attention. Je passe mon temps à rafraichir la
page de réception des mails, et c’est toujours ce déprimant “Aucun résultat n’a
été trouvé”…
(…)
Ce vide qui infecte tout mon être
deviendra bientôt maladif, incurable, dévastateur.
XVI – Diffamation
Musine,
19h11
Je viens de finir.
19h25, capture d’écran jointe.
Tu t’es trompé de destinataire.
Mucey, 20h08
Heu, c’est quoi ce dialogue,
Musine ? ça ne vient pas de moi…
Tu es rentrée ?
20h12
Tu m’as envoyé un extrait de dialogue
de jeunes qui doit provenir de quelqu’un d’autre, Musine…
Musine, 21h09
Ça n’a pas d’importance. C’est ta vie
privée. Je n’ai pas à réagir.
Mucey
Musine, tu te rends compte ?
Imaginer que je puisse être à l’origine de ce torchon textuel ??? Ou que
je me fasse le réceptacle de ça ?
XVII – Désolation
Mucey,
13h28
Sans doute que je ne te mérite pas, Musine… ta perception de
moi m’édifie, même si elle ne correspond pas à ce que je vis depuis que tu es
entrée miraculeusement dans mon existence.
Et moi je t’aimerai comme un fou jusqu’à mon dernier souffle,
même unilatéralement.
Musine,
14h39
Te voir pleurer m’a bouleversée.
Mucey,
extrait de son Carnet de mort, 21h45 :
Je n'aurai, désormais, plus rien à attendre de la vie. Juste laisser
filer le temps en attendant la fin ; le néant, lui, est déjà là, en moi.
Je me sens déjà mort.
XVIII – Résurrection
Mucey, 19h20
Quelle idyllique journée.
Musine, 19h27
Mucey, c’est fou.
Mucey
Oui… mais vital pour moi ma Musine.
Musine, 19h31
Comment je vais faire ?
Mucey
Musine…
Ne m’inflige pas du radical, c’est
tout ce que je demande.
XIX – Émotion
Mucey
Je vais laisser le chagrin me
submerger.
Le sursis aura été de courte durée.
À moi l’enfer, la souffrance et le
plein calvaire.
Musine, 21h52
Mucey
Mucey
Et une nuit blanche cadavérique pour
moi.
Je n’ai plus qu’à hurler
intérieurement mon désespoir.
Musine
On est dans l’impasse.
Mucey
Je ne peux revenir en arrière, donc je me cognerai au fond de
l’impasse jusqu’à la fin.
11h24
Comme un reclus, je suis, sans toi.
11h30
Je regarde un documentaire sur
Jupiter… pour tenter de calmer ma peine.
Je t’aime.
11h35
Tu savais qu’un gaz ordinaire soumis
à des pressions extraordinaires devenait noir ?
11h36
Jupiter serait notamment constitué d’hydrogène
métallique… d’où l’énorme champ magnétique qui l’entoure, mon cœur… et qui lui
permet d’avoir des aurores sans l’intervention du soleil, ma Musine…
11h41
Mon aube a besoin de toi pour devenir
clarté lumineuse…
11h43
Pour ces aurores : seraient dues
à l’interaction entre Jupiter et ses lunes, notamment Yio…
11h46
L’attraction de cette lune par
Jupiter crée des éruptions qui retombent sur sa glace…
11h47
Tu me mets en état d’éruption
existentielle, ma Musine…
11h48
La rencontre lave-glace provoque des
radiations par le souffre vaporisé.
11h50
Les particules atteignent le pôle de
Jupiter quasiment à la vitesse de la lumière… d’où les aurores cent fois plus
lumineuses que sur Terre.
11h51
Mes cellules fusionnent aux tiennes
avec l’intensité d’une vie nécessaire.
XX – Machination
Mucey,
10h36
Que tu ne veuilles même pas que je
sois avec toi pour cette épreuve me blesse infiniment, après tout ce qu’on
s’est dit : tout ça parce qu’un vil anonyme t’a envoyé quelque chose en
prétendant que cela vient de moi. L’immonde manipulation triompherait ? Je
n’ose y croire, ce serait tellement injuste, absurde et effroyable.
Musine,
18h57
Moi aussi je ne vais pas bien Mucey.
Mucey, 0h14
C’est comme si un malfaisant m’avait
abattu en plein vol paradisiaque avec toi et que je gisais agonisant dans un
cloaque.
6h54
Sans toi mes sens s’égarent, se
perdent :
La vue, pour un regard vers le néant
vague,
Le toucher qui ne sent plus le bout
de tes doigts, le creux de tes paumes,
L’odorat qui a perdu tes senteurs,
L’ouïe au rythme de mes affres,
Le goût… de plus rien.