Se
risquer aux profondeurs psychiques lorsque la conscience sensible sert de
boussole peut faire atteindre des zones propices à l’effondrement. Percevoir
jusqu’à l’aiguisement ultime que ce qui aurait transcendé l’existence s’incarne
mais demeurera à l’horizon tout juste effleuré, suppose de se prémunir contre
la perdition dévastatrice. Sous un tilleul ou sur un banc, sur un pont de
pierre ou le long des rues, la transmutation s’opère, délaissant la gangue d’autosuffisance
pour l’indispensable altérité dans la symbiose.
Rêve
d’absolu d’un petit d’homme asocial qui, par hasard, après un demi-siècle, a déniché
la combinaison pour déverrouiller ses cordes passionnelles au péril de
certitudes jusqu’alors arrimées.
A
l’époque des courants pachydermiques aux relents haineux qui réifient l’autre
pour mieux le supplicier, qui exaltent obscènement le bout de nation pour mieux
nier la complexité du réel, choisir d’élever ses sens par-delà la contemption
rabougrie.
Tous
ces dangereux grotesques au pouvoir, les Orban, Erdogan et autres Trump, au
cynisme cultivé, à l’impitoyable roideur ou au simplisme crasse, ne doivent pas
occulter la subtilité d’élans individuels, les fondements d’un univers
décentralisé, celui qui se vit au plus près de ses propres contradictions.
Assumer
ses aspirations et leur réserver la substantifique parcelle d’une âme en quête :
les feuilles dévitalisées se détachent de tout côté, mais l’infinie douceur de
la mélodie soutient une tendre détermination qui perpétuera la voie précieuse…