23 septembre 2018

Jaillissement automnal

Se risquer aux profondeurs psychiques lorsque la conscience sensible sert de boussole peut faire atteindre des zones propices à l’effondrement. Percevoir jusqu’à l’aiguisement ultime que ce qui aurait transcendé l’existence s’incarne mais demeurera à l’horizon tout juste effleuré, suppose de se prémunir contre la perdition dévastatrice. Sous un tilleul ou sur un banc, sur un pont de pierre ou le long des rues, la transmutation s’opère, délaissant la gangue d’autosuffisance pour l’indispensable altérité dans la symbiose.
Rêve d’absolu d’un petit d’homme asocial qui, par hasard, après un demi-siècle, a déniché la combinaison pour déverrouiller ses cordes passionnelles au péril de certitudes jusqu’alors arrimées.
A l’époque des courants pachydermiques aux relents haineux qui réifient l’autre pour mieux le supplicier, qui exaltent obscènement le bout de nation pour mieux nier la complexité du réel, choisir d’élever ses sens par-delà la contemption rabougrie.
Tous ces dangereux grotesques au pouvoir, les Orban, Erdogan et autres Trump, au cynisme cultivé, à l’impitoyable roideur ou au simplisme crasse, ne doivent pas occulter la subtilité d’élans individuels, les fondements d’un univers décentralisé, celui qui se vit au plus près de ses propres contradictions.
Assumer ses aspirations et leur réserver la substantifique parcelle d’une âme en quête : les feuilles dévitalisées se détachent de tout côté, mais l’infinie douceur de la mélodie soutient une tendre détermination qui perpétuera la voie précieuse…



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